” Nous avons fait installé une pompe à chaleur air air par la société X L’installation a été laborieuse ,faite par un sous traitant qui ne semblait pas vraiment maitriser le produit, la qualité esthétique est catastrophique ,les tuyaux d’écoulement d’eau sortent du mur extérieur à un mètre du sol. Deuxdes consoles fuient régulièrement,d’ou éjection de cristaux de gel par une des consoles. Nous n’avons pas encore affronté l’hiver mais nous sommes assez inquiet pour une installation qui nous a couté 20000 euros. La société nous renvoie au sous-traitant , gentil mais incompétent .L’électricien a installé pour la première fois des pompes à chaleur X. La commerciale qui nous a vendu l’installation a été renvoyé de la société entre temps. Nous tenons à mettre en garde les consommateurs , des dégâts esthétique que peuvent occasionner une telle installation“
Ce témoignage d’une lectrice d’Enviscope, qui vit hors de Rhône-Alpes est édifiant. Il prouve que le marché de la pompe à chaleur ( PAC) air-air est un marché très dangereux. Un spécialiste du conseil auprès du grand public ne mâche pas ses mots. Le produit paraît simple, propre, sécurisant car encore relié à l’électricité, une énergie qui est encore relativement bon marché. Le marché de la pompe à chaleur ai-air est en plein boum. Il est florissant car le produit est aussi simple du côté des entreprises. La pompe à chaleur se vend bien car elle est facile à expliquer. On vous explique « c’est un frigo inversé » qui puise des calories dans l’air et les injecte dans votre habitation.
Marketing aggressif
L’installation paraît en effet simple, car elle s’adapte à bien des habitations et ne nécessite pas d’investissement dans un réseau de distribution de la chaleur par le sol, contrairement à la pompe à chaleur air-eau, qui puise des calories dans l’air, pour les injecter dans une installation de chauffage central ou dans un plancher chauffant.
Elle se vend facilement, dans les salons, les foires, par publicité, et par téléphone. Elle fait même l’objet d’un marketing téléphonique dans des secteurs entiers, en particulier dans des secteurs à clientèle à revenus moyens. Un marketing qui peut être très agressif. « Certaines entreprises disposent de centres de phoning, et appelle systèmatiquement les clients potentiels en se présentant de manière officielle avec un nom qui fait penser à un organisme public » explique un spécialiste du conseil. Tout cela n’est pas officiel, bien sûr. Et tous ces démarchages ne sont pas écrits, pour ne pas laisser de trace. Une bonne partie de l’argumentation est orale, et les prospectus sont sans faute.
Normes à vérifier
Il y a bien des normes européennes, comme la norme EN 14511 ,sur lesquelles s’appuie le crédit d’impôt en France. Mais il n’y a pas de critères vraiment transparent pour la mise en œuvre de cette norme. La norme européenne ne prend en compte pour les PAC Air-Air que des essais en laboratoires, qui ne tiennent pas compte des différences de température en fonction des saisons et du climat. Aux Etats-Unis, les normes prennent en compte les performances en fonction des différentes températures extérieures.
Le problème a été posé en Europe par l’organisme EUROVENT. Un premier travail a été réalisé pour établir une norme sur le rendement des pompes à chaleur en période estivale. Une norme ESEER a été établie à la fin de 2006. Mais le travail n’a pas été encore réalisé pour les températures hivernales qui sont fréquemment rencontrées dans une région comme Rhône-Alpes.
Un travail a aussi entamé en France dans le cadre du programme PREBAT, qui vise à améliorer les performances dans le secteur du bâtiment. Mais cette première partie du travail n’a pas non plus été conclue. Il semble y avoir beaucoup de résistance de la part d’un milieu industriel très hétérogène, où les plus grands, les plus expérimentés, côtoient des entreprises moins sérieuses.
Certification laissant à désirer
Le problème se retrouve en France, avec la certification qui donne droit aux avantages fiscaux comme le crédit d’impôt, avantage fiscal évidemment largement mis en avant dans les publicités. Bien sûr la certification permet de vérifier la conformité des matériels aux normes européennes. Mais la certification peine à faire le tri en des matériels très différents.
D ’une part, certains laboratoires agréés pour réaliser le travail de certification, ne pratiquent eux-mêmes pas toujours selon des normes rigoureuses. « Certains laboratoires n’étalonnent pas leurs instruments à chaque essai» explique une personne qui connait bien le secteur. Les essais sont parfois réalisés sur une seule machine, ce qui ne permet pas de se faire une idée de la qualité de la production.
Cette procédure ne permet pas d’écarter les machines les moins conformes aux objectifs.
« Il y a beaucoup des pompes à chaleur proposées par ce qu’on appelle des garagistes, explique un spécialiste. Il s’agit de machines proposées par des entreprises qui ne réalisent que de l’assemblage d’éléments achetés aux près de fabricants divers» Certaines entreprises ne réalisent que quelques machines dans l’année dans des conditions artisanales, au sens négatif du terme. Ces fabricants essaient d’avoir une certification (prix d’un essai de 3000 à 4000 euros) ce qui permet d’entrer sur le marché. C’est l’essentiel…
Pour que le marché gagne en efficacité, il faudrait que le crédit d’impôt soit révisé, et attribué sur des critères plus stricts. Les consommateurs devraient pouvoir faire appel à des experts. Il faut aussi ne pas oublier certains principes. La pompe à chaleur air-air, ne peut être installée que dans des régions à climat tempéré, où en toute saison, il demeure assez de calories à extraire de l’environnement. Le rendement chute dramatiquement lorsque la température est inférieure à zéro degré. La pompe air-air est donc à envisager avec beaucoup de précautions dans les régions au dessus de 300 mètres d’altitude.
Il convient aussi d’être attentif aux points suivants. Il faut évidemment se documenter sur les entreprises, demander des références proches, des noms de clients qui peuvent témoigner de leur satisfaction. Il faut aussi veiller à faire intervenir des entreprises, en particulier des installateurs proches, capables d’intervenir par un service après vente efficace, dans les délais de garantie ( à vérifier) mais aussi après. Nous avons reçu le témoignage d’un artisan plombier expliquant comment il était appelé à intervenir sur des installations de pompe à chaleur ( parfois air-eau) réalisées par des entreprises éloignées.
Enviscope est à prêt à recevoir des témoignages de consommateurs et d’entreprises pour faire évoluer la qualité du marché.
Installer la pompe à chaleur Air-Air en secteur tempéré
Les pompes à chaleur Air-Air ne doivent pas être installées dans n’importe quel secteur géographique. Pour on assiste en Rhône-Alpes, à la multiplication de PAC air-air, de base dans des régions où en hiver la pompe ne parvient pas à trouver les calories nécessaires. Elle ne complète donc pas. Il faut donc un complément procuré par le chauffage électrique, qui consomme l’économie réalisée par ailleurs.
Le rendement d’une PAC baisse rapidement. UN PAC air/ air, qui a un coefficient de performance annoncé de 3, qui est le minimum pour bénéficier du crédit d’impôt, peut avoir un rendement de 1 en plein hiver.
Il faut éviter d’installer une PAC dans des régions froides, en particulier en Rhône-Alpes dans les secteurs d’altitude, qui sont très nombreux. Il ne faut donc pas se fier à des cartes générales, très vagues qui englobent dans les mêmes zones climatiques l’Ardèche ou la Drôme sans tenir compte des particularités locales. Il faut d’abord pour préparer son investissement dresser un diagnostic énergétique sommaire de sa maison, sur le plan climatique et envisager des solutions globales, comme le solaire, le bois.
Il faut surtout, privilégier comme à chaque opération énergétique, l’isolation. « C’est catastrophique dans une maison des années soixante dix ouverts aux quatre vents ».
M.D.
Conseils avant de se lancer dans une opération ” énergie”.
Avant de se lancer dans l’étude d’une solution technique en matière d’énergie, il est indispensable de se rappeler les principes suivants.
1) Il faut prendre en compte le bâtiment lui-même, et la qualité de son enveloppe. Il est contre productif, sur le plan financier et sur le plan énergétique, d’investir dans un équipement qui produira des calories dissipées par un bâtiment « passoire ». Il faut donc réaliser sur le bâtiment lui-même les opérations indispensables d’isolation en particulier par l’extérieur.
2) Il faut évidemment prendre en compte la situation naturelle du bâtiment : le climat, l’altitude dont dépend la température de l’air, l’exposition ( quantité de soleil), les masques, la nature du sol, etc.
3) Il faut avoir ensuite une vision globale des besoins, immédiats, mais aussi dans le temps, en fonction de la saison, de l’utilisation au fil des années. Il faut étudier comment ces besoins peuvent être satisfaits par des solutions éventuellement différentes mais complémentaires. Il faut de plus en plus penser en terme de « bouquet » énergétique.
4) Il faut évidemment ne pas céder aux pressions parfois sans scrupules de vendeurs qui argumenteront à sens unique pour leur « solution ».
5) Il est indispensable de demander conseil à des associations indépendantes, car financées par les collectivités locales, qui pourront vous aider. Nous donnons leur liste en bas de cet article.
Cet article sera enrichi, précisé,corrigé, en fonction d’informations recueillies auprès d’associations, de techniciens, d’entreprises, de consommateurs
Associations d’information sur l’énergie en Rhône-Alpes
Pour le département de l’Ain
HELIANTHE
20, rue Littré
01000 Bourg en Bresse
Tél. : 04 74 45 16 46
Mél : info@helianthe.org
Pour le département de l’Ardèche :
POLENERGIE
39, rue Jean Mermoz
07200 Aubenas
Tél. : 04 75 35 59 65
Mél : info@polenergie.org
Web : http://www.polenergie.org
Pour le département de la Drôme :
CEDER
15, avenue Paul Laurens
26110 Nyons
Tél. : 04 75 26 22 53
Mél : infoenergie@ceder-provence.org
Web : http://perso.wanadoo.fr/ceder
ADIL 26
44, rue Faventines
26010 Valence cedex
Tél. : 04 75 79 04 04
Mél : adil26@dromenet.org
Web : http://adil.dromenet.org
Pour le département de la Haute Savoie :
PRIORITERRE
30 route des Creusettes
74330 Poisy
Tél. : 04 50 67 17 54
Mél : contact@prioriterre.org
Web : http://www.prioriterre.org/
Pour le département de l’Isère :
AGEDEN (Espace Info Energie de l’Isère hors agglomération)
Le Trident Bât. A, 6ème étage, 34, avenue de l’Europe
38100 Grenoble
Tél. : 04 76 23 53 50
Mél : infoenergie@ageden.org
Web : http://www.ageden.org
ALE DE L’AGGLOMERATION GRENOBLOISE
4 Rue Voltaire
38000 Grenoble
Tél. : 04 76 00 19 09
Mél : infos@ale-grenoble.org
Web : http://www.ale-grenoble.org
Pour le département de la Loire :
HELIOSE
1, rue Pétin Gaudet
42400 Saint Chamond
Tél. : 04 77 31 61 16
Mél : infoenergie@heliose42.org
Web : http://www.heliose42.org
Pour le département du Rhône:
HESPUL (Espace Info Energie du rhône hors agglomération)
114, boulevard du 11 novembre
69100 Villeurbanne
Tél. : 04 37 47 80 90
Mél : info@hespul.org
Web : http://www.hespul.org
ALE DE L’AGGLOMERATION LYONNAISE
17, rue de la Victoire
69003 Lyon
Tél. : 04 37 48 25 90
Mél : ale.lyonagglo@wanadoo.fr
Web : http://www.ale-lyon.org
Pour le département de la Savoie :
ASDER
Maison des énergies – 562 avenue du grand ariétaz BP 99499
73094 Chambéry Cédex
Tél. : 04 79 85 88 50
Mél : info@asder.asso.fr
Web : http://www.asder.asso.fr
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