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Performance énergétique du bâtiment: Philippe Pelletier souligne le rôle de la formation et de la certification

Philippe Pelletier a insisté en début de réunion sur l’importance de la formation. “Nous avons un besoin puissant de formation pour répondre à cette prise de conscience galopante que la maîtrise de la consommation dans le bâtiment est une préoccupation centrale pour les français -il suffit pour s’en convaincre de constater quelle est la réaction qui apparaît face à l’intégration dans les annonces immobilières des échelles de consommation énergétique. L’importance de la formation touche tout aussi bien la formation continue que la formation initiale. La situation actuelle montre que les financements qui existent sur la formation des professionnels ne sont pas consommés, loin de là. J’ai également entendu avec plaisir qu’il y avait quelques assureurs autour de la table or il faut pouvoir offrir des solutions de garantie de la performance énergétique, solutions qui restent largement à construire.
Question d’une entreprise: Les entreprises du secteur souffrent de l’instabilité du contexte règlementaire. Il est difficile pour elles de se projeter, de prendre les bonnes décisions en termes de stratégie de développement quand elles ne peuvent pas savoir quelles contraintes elles auront à subir dans six mois. Le moratoire actuel sur le solaire en est un excellent exemple.
Philippe. Pelletier : On peut reprocher son caractère désordonné aux évolutions récentes et j’entends très bien le caractère fâcheux qu’elles ont pour vous en tant que chef d’entreprise. Mais je crois qu’il faut distinguer les péripéties de l’essentiel : le Plan Bâtiment Grenelle est ancré dans un projet de société. Il devrait vous inciter à investir sur le long terme, comme c’est le cas quand on investit dans la formation de ses troupes par exemple. La loi du Grenelle 1 a été votée à la quasi- unanimité à l’Assemblée et au Sénat. C’est donc que nous sommes sur un projet partagé, qui dépasse les ciblages partisans, et qui survivra à l’alternance politique. Il y aura peut-être des phases de chaud et de froid. Mais il n’en reste pas moins que le caractère le plus décoiffant de ce plan bâtiment est qu’il pose des objectifs à très long terme.Dans vos activités, les objectifs posés par les évolutions règlementaires se déclinent sur deux volets
Pour le neuf, à partir du 1er janvier 2013, on construit basse consommation, soit 50 kWhep/m2 après la précédente règlementation thermique qui fixait un niveau de 150 kWhep/m², niveau de performance sans lequel il ne sera pas possible de déposer des déclarations d’achèvement des travaux, le test de perméabilité à l’air étant le juge de paix. Le client sait maintenant qu’on va lui vendre de la performance énergétique. Nous travaillons sur les objectifs 2020, qui vont imposer de construire des bâtiments à énergie positive.
La rénovation ne fonctionne pas sur un principe d’obligation mais sur un principe d’adhésion. L’objectif des 50 kWhep/m2 doit être atteint en 2050 et la démarche va être menée par secteur, le résidentiel privé va être aidé en priorité avec les éco subventions de l’ANAH, les éco PTZ et la démarche de lutte contre la précarité énergétique. Une aide des propriétaires de logements sociaux est programmée. Enfin, l’Etat réalise un audit de son parc immobilier soient 50 millions de m² sachant que 22 millions seront audités.
Les seuls secteurs qui ne font pas l’objet d’une aide aujourd’hui sont les secteurs tertiaires privés et celui des collectivités territoriales, le Grenelle 2 ayant été retoqué sur les amendements destinés à ce segment du parc immobilier.
Le secteur sur lequel tout reste à faire est le résidentiel des copropriétés. Plus de 250 000 logements ont fait l’objet d’un financement entre l’été 2009 et l’été 2010 sur les travaux réalisés pour la rénovation des ouvertures mais ce n’est qu’une petite partie du chemin à parcourir pour atteindre l’efficacité énergétique. De façon générale, la description de ce paysage montre combien la France a tendance à aborder les questions relatives aux ENR dans le bâtiment de façon cloisonnée là où une vision plus globale permettrait de garantir plus de méthode et plus de constance.

Allez-vous proposez l’éco PTZ aux copropriétés ?
Un groupe de travail travaille sur l’adaptation de l’éco PTZ aux copropriétés. La question centrale est : va-t-on permettre aux copropriétés d’emprunter ou non ? Le problème est que ce faisant, on invente un nouveau créancier de la copropriété avec le risque que celle-ci vive au-dessus de ses moyens.
Pour les audits, d’ici l’été 2011, cinq textes permettront de mieux comprendre quelles seront les règles du jeu.D’ici là, il est difficile de donner des orientations précises, hormis la nécessité absolue de former les syndicats de copropriété afin qu’ils emportent eux-mêmes l’adhésion des copropriétaires en assemblée, quand ils présentent les projets de travaux et leur raison d’être.

La difficulté réside dans le fait d’imposer une règle unique à une grande hétérogénéité de bâtiments, qui imposent des contraintes techniques très différentes, y compris en fonction parfois des agglomérations dans lesquelles ils se situent. Qu’en pensez-vous ?
Philippe Pelletier
: Il n’a jamais été dit, et jamais écrit, qu’il existait une solution unique à toutes les configurations et tous les parcs quel que soit leur état. La nouvelle règlementation thermique propose une obligation de résultat avec une liberté de moyen, quand hier nous étions sur une obligation de moyens avec une relative liberté sur les résultats. Il faut que nous passions de la culture du calcul à la culture de la mesure afin de préparer les démarches de contractualisation qui sont le socle de cette nouvelle relation au bâti que nous souhaitons instaurer à travers la performance énergétique. Entrer dans cette culture de la mesure signifie ouvrir toutes les possibilités techniques, y compris les solutions considérées jusqu’à présent comme étant hors normes.
Quelle est la synergie entre les niveaux nationaux et régionaux dans votre réflexion ?
L’articulation entre les deux niveaux n’échappe pas à une question d’ordre politique, au sens partisan du terme. Cela peut ralentir nos démarches mais si je profite de cette occasion pour réaffirmer que le Plan Bâtiment est clairement oecuménique et nous observons de très près les initiatives régionales. Les Régions sont en effet les collectivités territoriales les plus entreprenantes sur les rénovations patrimoniales, comme l’illustrent les Régions Centre et Alsace avec leurs lycées.
Quels sont les axes que vous préconisez en termes de formation ?
La première phase a été dédiée aux entreprises du bâtiment. Nous sommes entrés dans une phase 2 où la demande porte davantage sur l’ingénierie et la maîtrise d’ouvrage, afin que les cahiers des charges soient correctement construits. La formation initiale est par ailleurs un domaine déshérité sur lequel beaucoup reste à faire.
Autant les évolutions qui portent sur le neuf apparaissent assez clairement, autant la rénovation est un domaine sur lequel il manque un vrai plan d’action. Allez-vous en proposer un ?
C’est vrai qu’un certain désordre peut apparaître sur le champ de la rénovation, et les travaux entrepris ne tiennent pas toujours leurs promesses en termes de performance énergétique. J’envisage deux voies pour limiter ce désordre à l’avenir : Privilégier le bouquet de travaux plus que le recours à des équipements pris un à un. C’est la tendance que nous allons porter pour que la question de
performance énergétique soit envisagée de façon globale, et non pas sous l’angle des résultats de tel ou tel matériel
Il faudra que les entreprises qui ont une certification aient une prime . Il n’est pas certain que l’Europe nous laisse aller dans cette voie, qui implique d’introduire une perturbation dans le jeu de la concurrence. Toutefois, c’est la solution que nous continuerons à privilégier car nous sommes convaincus que le gros des troupes ira vers la formation d’autant plus volontiers qu’une différenciation existe à la sortie.


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