Le développement du photovoltaïque avait été perçu par des agriculteurs, comme une source possible de recettes en même temps qu’une contribution à la production d’électricité locale. La bulle spéculative qui s’est emparé du marché à la fin de 2009 a fait apparaître des projets sur des installations sans vocation agricole, et surtout des projets en blanc, destinés à obtenir des permis et des autorisations de vente.
Le changement de tarifs d’achat publié le 11 janvier a provoqué un retournement du marché sur le secteur. Ce retournement frappe des installateurs, mais surtout des agriculteurs qui attendaient des recettes nouvelles. Pour certains agriculteurs, l’investissement photovoltaïque pouvait même être un moyen de financer de futures constructions agricoles, explique Fabien Chervet, de la société SOLAREZO, dont le siège est à Lyon. Avec une baisse de l’ordre de 30 %, ces nouveaux tarifs donnent un coup d’arrêt à de nombreux projets sur les bâtiments d’exploitation portés par des agriculteurs dans le cadre de leur activité agricole. Les chambres d’agriculture estiment que les tarifsencourageront le développement de centrales au sol, “accroissant l’artificialisation des terres agricoles comme un fléau qui pourrait jusqu’à remettre en cause, à terme, le maintien et le développement de la production agricole.”
Lors du Conseil Supérieur de l’Energie réuni lundi, Didier Marteau, représentant des Chambres d’agriculture a réagi selon un communiqué des Chambres d’Agriculture en demandantla parution urgente d’un nouveau texte qui réponde aux demandes de la profession en maintenant des conditions d’achat attractives. « Dans le contexte économique actuel, ce nouveau texte pourrait être l’occasion pour le gouvernement français de revoir sa copie. En l’état, celle-ci conduit à priver non seulement les agriculteurs d’un complément pour entretenir et investir dans les bâtiments agricoles, mais plus globalement d’une source d’énergie renouvelable pour nos concitoyens » a déclaré Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture.
Une clarification des règles
Les Chambres d’agriculturesouhaitent une clarification urgente des règles applicables aux projets d’installation déposés sur la période dite « transitoire » et une révision des nouvelles conditions applicables à partir du 11 janvier. Les chambres d’agricultures demandent des réponses claires aux agriculteurs porteurs de projets sur le devenir des dossiers dont la demande d’achat de l’électricité a été formulée entre le 1er novembre 2009 et le 11 janvier 2010, qui doivent être honorés sur les bases connues à cette période. Les chambres veulent des informations sur tous les projets à utilisation agricole, qui doivent être pris en compte après le 11 janvier 2010 sur la base de 50 € / kWh.