Les panneaux photovoltaïques sont solides et résistent à l’impact de gros grêlons. La filière photovoltaïque est plus fragile. Et elle a du mal à se remettre des secousses provoquées depuis un an par les baisses de tarifs d’achat de l’électricité.
Le séminaire organisé ce mardi par la Préfecture de Région Rhône Alpes avait pour objectif de ramener de la sérénité, des perspectives, pour des entreprises désorientées. Le cap est le même pour Jacques Gérault, préfet de Région : « Il y a un an, notre action était balbutiante, es choses se sont considérablement approfondies. Des chefs d’entreprises, des chercheurs, des universitaires, des banquiers, des assureurs des responsables qui ont à connaître de la technologie photovoltaïque génératrice considérable d’emploi en France et ailleurs ». Le cap est le même aussi pour Marc Jedlizcka, directeur général d’HESPUL, l’association pionnière du photovoltaïque en France, installée à Villeurbanne. « On a le cuir dur, on en a vu d’autres ». La crise de croissance du photovoltaïque était presque normale, inévitable, liée à la volonté de faire un effort pour rattraper le retard.
Aujourd’hui, avec deux séries de baisses de tarifs, la filière ne doit pas désespérer. Certes il faut calmer le jeu. La France a déjà une file de projets qui représentent 4670 mégawatt de puissance installée soient 90% de l’objectif visé en 2020. Ces projets ont été montés avec l’espoir de tarifs de vente du courant qui feraient exploser la facture pour les consommateurs… alors que les prix des matériels photovoltaïques vont baisser et avec eux le prix du courant. Il faut aussi que l’Etat maitrise les effets du crédit d’impôt. « Pour la seule région Rhône-Alpes et pour 2008 les aides pour les particuliers, se sont élevées à 302 millions d’euros, un montant très élevé qui prouve l’engagement de l’Etat » souligne Jacques Gérault.
Ralentir mais pas trop
Il lancer moins de projets en évitant que le soufflet retombe. Il faut que le photovoltaïque chez les particuliers continue à se développer régulièrement sur des bases plus sages. Il faut que des agriculteurs qui ont du mal à se financer des projets, puissent les concrétiser, « La France a pris des engagements. Les tarifs restent très intéressants, malgré une baisse de 12% » souligne Jacques Gérault.
Il faut que le balancier revienne au centre, rassurer les assureurs sur la qualité des projets et des produits, améliorer les compétences des installateurs. Des règles claires sont aussi nécessaires, par exemple souligne Marc Jedlizcka, un arrêté qui fixe les conditions de vente sans les laisser dépendre de la date de signature d’un contrat.
Il serait dangereux de trop abaisser le niveau de puissance installée chaque année. « “Prévoir un corridor de 500 mégawatt d’installation par an serait dangereux ” explique le directeur général d’Hespul. La France ferait montre d’incohérence, enverrait un signal négatif. Il faut déjour le piège tendu par les tenants d’un retour à des énergies traditionnelles. Philippe Ledenvic promet de faire remonter le message d’une filière pour laquelle le dernier mot n’est pas dit. Malgré son retard, la France peut encore revenir dans une course mondiale qui sera longue.