La planification c’est maintenant, pour la France, et c’est rude. Jean-Marc Jancovici, invité ce jeudi matin de France Info a annoncé la couleur sans détour. Pour le quinquennat qui va commencer le 13 mai, l’objectif doit être de réduire chaque année l’empreinte carbone national de 5% ce qui entraine une réduction de 25% des émissions globales sur la durée du mandat.
Va-t-on y parvenir? Surement pas, mais il faut accélérer. La guerre contre l’Ukraine, en ralentissant l’économie et en renchérissant le cout de l’énergie, devrait aider à réduire les émissions comme a permis de le faire la pandémie. La relocalisation d’activités pourrait réduire les émissions carbone importées. Si on produit davantage de blé, de tournesol, de soja, ce sera autant de moins pour le transport.
L’animateur du Shift Projet accompagné de scientifiques a rencontré le président de la République , à la demande de ce dernier, pour présenter les demandes du cercle de réflexion en matière de transition carbone.
Première demande, le gouvernement doit se doter d’une instance d’arbitrage carbone pour coordonner les orientations des ministères. Il y a trop de jeu et d’incohérence entre les actions des uns et des autres.
Deuxième demande, il est nécessaire de généraliser les budgets carbone. C’est évidemment essentiel pour les entreprises qui n’ont pas encore une analyse précise et totale de leur bilan carbone. Le carbone doit remonter en haut de la pile.
Il est en troisième lieu nécessaire de réduire les émissions importées en se posant, lors de chaque achat, la question de la provenance du bien acquis, la question des émissions carbone lors de sa production et la question des émissions liées au transport.
Ces demandes du Shift Project valent pour l’Etat et les entreprises. Mais en les commentant, on peut légitimement les formuler en direction de tous les consommateurs. Ces éléments ont été longtemps invisibles, et cachés. Ils doivent apparaitre au grand jour sur tous les produits et services, pour que chacun achète et consomme différemment.