La mise en place d’un système de traitement des pneus usagés organisée par le décret numéro 2002 du 24 décembre 2004 n’a pris en compte que les flux mis sur le marché, les enveloppes laissées par les utilisateurs. Le décret a laissé de côté le traitement du stock historique accumulé depuis des années. ALIAPUR, éco-acteur mis en place par les manufacturiers, avait identifié 114 sites en métropole, pour ne prendre en compte que les sites représentant plus de 100 tonnes.
Pour amorcer le déblocage, ALIAPUR a proposé au Ministère de l’Environnement de prendre en charge et d’éliminer 30 000 tonnes, pour un coût de 4,5 millions d’euros. Le Ministère, a, avec l’aide de l’association, Robin des Bois, choisi 12 sites qui ont été traités à partir de 2005. Le premier site a été traité en janvier 2007 à Espiet (Gironde) en présente de Nelly Olin, Ministre de l’Ecologie. En 2007, ALIAPUR a traité les sites de Campsas (Tarn et Garonne) et de Mions (Rhône). Dans le premier, l’entreprise a évacué 8629 tonnes de pneus (85% de pneus de tourisme) soit 1,2 million d’enveloppes, abandonnées après la liquidation d’exploitant du site. L’entreprise Drohé Recyclage a réalisé l’opération en 15 mois, jusqu’au 3 juillet dernier. L’opération a coûté 1,3 million d’euros, ALIAPUR l’ayant prise en charge à hauteur de 1,1 million. Le gisement a été livré comme combustible à hauteur de 84%, et pour 16% sur des chantiers de travaux publics. En octobre 2007, EUREC Environnement a évacué 221 tonnes d‘enveloppes sur un site de Mions, les pneus allant au broyage.
80 000 tonnes
Les propriétaires de certains sites ayant été retrouvés par les préfectures, il reste un stock de quelque 80 000 tonnes de pneus qui sont orphelins. Son élimination coûterait environ 7 millions d’euros. C’est là qu’il a fallu engager d’âpres négociations. Car les metteurs sur le marché n’étant pas connus, et la mise sur le marché étant antérieure au décret, toute action reposait sur le volontariat.
C’est seulement le 20 février 2008 qu’un accord a prévu la création d’une association réunissant pour la seule résorption des stocks manufacturiers, distributeurs, importateurs. L’association sera financée par des contributions volontaires. Elle a en 2008, un budget de 850 000 euros, auxquels les manufacturiers contribuent à hauteur de 325 000 euros. Eric Fabiew, directeur général d’ALIAPUR qui a négocié, compte sur l’engagement des distributeurs qui, rappelle-t-il, ont réalisé d’énormes économies depuis la prise en charge la contribution des pneus par les industriels.
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