Le ministre de l’équipement et de l’écologie Jean-Louis Borloo l’avait pourtant annoncée il y a quelques semaines au député (Nouveau Centre) de la vallée du Gier, François Rochebloine, qui réclamait cette mesure depuis plus de dix ans. Et le 9 juin dernier, la préfecture de région avait invité les professionnels de la route à Lyon pour une présentation officielle du projet.
Mais l’hostilité déclarée de ces derniers, notamment de la FNTR, leur principale organisation professionnelle (1) , semble avoir eu raison du projet : l’expérience qui devait au départ s’appliquer à tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes, puis avait été limitée à ceux de plus de 12 tonnes, ne concernera finalement que les plus de…32 tonnes. Elle devait durer plusieurs mois : on se contentera seulement de “quelques semaines”… Elle devait s’appliquer tout au long de la journée: elle sera limitée aux heures de pointe (plages horaires d’entrée et de sortie des entreprises) .
Autant dire que cette expérience qui avait pour objectif de fluidifier un peu le trafic sur cet axe surchargé (70 000 véhicules/jour dont 8000 camions), surtout si elle se déroule en plus uniquement pendant quelques semaines d’été, n’aura plus grande signification.
Comme arguments, les transporteurs routiers mettaient en avant son coté anti-économique et surtout sa dangerosité, avec le risque de voir se former un mur ininterrompu de camions sur la file de droite. Et ceci alors que l’ A47, qui ne compte que deux fois deux voies dans cette portion, est parfois dépourvue de bande d’arrêt d’urgence, et compte de nombreuses bretelles d’entrées souvent très courtes. Les routiers réclamaient donc plutôt comme alternative la mise en place de panneaux lumineux d’information, permettant de mieux gérer en temps réel le flux du trafic. Une mesure reconnue comme pertinente par l’Etat, mais rejetée car jugée trop chère.
Du coup ce sont maintenant les Verts qui montent au créneau contre Jean-Louis Borloo, dénonçant “une expérience bidon qui ne servira à rien”. Et les écologistes de rappeler qu’une des pistes lancées par le Grenelle de l’environnement cher au ministre était justement la limitation de la vitesse à 80 km/h et l’interdiction de doubler pour les poids lourds sur autoroute.
(1) Seule la FNTR régionale avait répondu à l’invitation de la préfecture le 9 juin, mais avait quitté la salle au bout de quelques minutes seulement en signe de protestation. Quant à la FNTR Loire, principale concernée par cette mesure, elle ne s’était même pas déplacée.