Vous achevez d’analyser Pollutec Horizons, vous préparez Pollutec 2008 à Lyon. La différence et la complémentarité des deux salons se confirme-t-elle ?

La dernière édition de Pollutec Horizons, a confirmé l’hypothèse sur laquelle nous avions travaillé depuis plusieurs années pour suivre l’évolution du marché. Nous avons eu ce matin (1) les résultats d’une enquête auprès de 500 visiteurs : 23% avait visité Pollutec 2006 à Lyon.

Vingt pour cent de ceux qui n’étaient pas allés à Lyon en 2006 étaient allés à Pollutec en 2005 à Paris. Quarante et un pour cent des visiteurs étaient allés sur les deux salons. Onze pour cent de ceux qui n’étaient allés à Pollutec ni en 2005 ni en 2006, étaient allés une fois à Pollutec dans le passé.

Cela veut dire qu’il y a une place pour deux approches de l’offre en matière de produits et de services dans le domaine de l’environnement, non seulement en terme de zones de chalandises sur le plan géographique.

Comment le marché de l’environnement a-t-il changé ?

Nous ne sommes plus depuis plusieurs années dans les vingt glorieuses de l’environnement. Le rythme des investissements n’est plus le même. Les investissements les plus importants ont été réalisés, les investissements ne sont plus aussi fréquents.

Les secteurs de l’eau, du traitement des déchets ont atteint leut maturité et les préoccupations se sont affinées entre d’une part le besoin de solution techniques immédiates, d’autres part l’attente de réponses plus globales.

C’est le cas par exemple avec les systèmes assainissement non collectif et la collecte d’eau de pluie. Pour le premier secteur, la demande est poussée par le cadre réglementaire, et les fabricants s’adaptent pour proposer les moyens de respecter la réglementation. Dans une activité proche, la récupération d’eau de pluie, les industriels proposent des solutions qui sont en avance, pour déjà permettre de récupérer une ressource dont on sait qu’elle sera rare dans vingt ou trente ans.

Pollutec Lyon restera le salon des solutions techniques?

Lyon, c’est le salon des solutions techniques qui répondent à un besoin précis, à une obligation réglementaire, pour éviter que l’entreprise soit hors la loi. C’est le domaine des directeurs techniques, des responsables de la haute qualité environnementale, de la sécurité, de l’environnement.

Et Pollutec Horizons à Paris ?

Pollutec Horizons répond à une demande plus globale qui n’est pas conditionnée par contraintes réglementaires ou législatives, par un besoin de réponses immédiates, mais par des préoccupations liées au développement durable, par le besoin d’économiser l’eau, l’énergie, les matières premières, de prendre en compte le changement climatique.

Nous avons eu à Paris pour Pollutec Horizons, de nouveaux types de clients, des prescripteurs, des architectes, des responsables du développement durable.

Les deux salons couvrent ainsi mieux l’offre et la demande ?

Les deux approches ne s’excluent pas. A Lyon l’offre conservera une approche plus produits, avec des pompes, mais des pompes qui devront aussi consommer moins d’énergie. A Lyon on ira de la technique vers les solutions durables. A Paris, on partira plus de demandes de solutions durables, pour aller évidemment vers des solutions techniques.

1) Recueilli le mardi 15 janvier par michel.deprost@free.fr