François Hollande pourrait renoncer à l’objectif de réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française. Il devrait peut être renoncer à fermer Fessenheim.
Le renoncement ne sera pas le premier. Le Président a renoncé à faire changer l’Europe de cap en matière budgétaire. Il a renoncé à réduire sérieusement toutes les dépenses publiques comme le suggère la majorité des experts. Le gouvernement reconnait que les perspectives de croissance ne sont pas celles qu’il pensait. Le Président qui n’aimait pas les riches a découvert qu’il s’en était entouré et il a vu partir un ministre gagnant plus de 4000 euros par mois, qui avait fraudé le fisc.
En matière nucléaire, les promesses risquent de ne pas être mieux tenues. Le plus dur sera de ne pas le dire.
Les promesses anti-nucléaires avait été prises par un PS prudemment divisé entre « partisans du nucléaire » et partisans d’une évolution. La perspective de la présidentielle gagnable avait amené à un accord avec Europe Ecologie les Verts. Les objectifs européens et l’exemple d’une Allemagne parée de toutes les vertus ont produit l’objectif d’une fermeture de la centrale alsacienne et d’une réduction d’un tiers du nucléaire en treize ans.
Pour Fessenheim, la promesse se fendille. Au tribunal administratif de Nancy, saisi pas les opposants à Fessenheim le Ministère de l’Ecologie a fait valoir que la décision était une décision économique et non pas une décision fondée sur un risque. De méandre en méandre, la défense locale de milliers d’emplois aidant, le gouvernement devra faire évoluer sa position. Et son dispositif de com. Il est probable , par exemple, que l’urgence sociale et peut-être énergétique, justifie non pas l’abandon d’une promesse mais son aménagement dans le temps.
Pour le nucléaire dans son ensemble, la promesse de 50% n’engage que ceux qui veulent croire à un calendrier aussi serré. La mise en service de l’EPR de Flamanville, confirmée par le Gouvernement comme un coup parti, fera automatiquement augmenter la part du nucléaire.
Pour tenir la promesse il faudrait fermer 18 réacteurs d’ici à 2025. C’est-à-dire programmer la suppression d’au moins 20 000 emplois. Il faudrait fermer un tiers de ces réacteurs en Rhône-Alpes, soit environ 2 500 emplois directs, le double en comptant les emplois indirects et les emplois induits.
Ce scénario de non fermeture risque d’être le scénario vrai.
Car la consommation électrique des habitants électeurs continuer à croitre. Parceque dans une France qui se désindustrialise, pire, qui n’aime pas son industrie, les renouvelables ne seront pas, hélas , au rendez vous. Parce que les collectivités, consacrent encore trop de leur budget à des dépenses sans rapport avec les urgences énergétiques et climatiques.