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Elections régionales : entretien avec Bruno Gollnisch , tête de liste du Front National

1-Quelle a été la mesure pour laquelle vous avez voté qui a vous a paru la plus importante lors du dernier mandat ?


Aucune. La gestion Queyranne a été marquée par des rapports tous plus idéologiques les uns que les autres. Sous le diktat des divers courants de sa majorité (communistes, socialistes et verts), il n’a pu et n’a voulu que leur donner des gages, ou, plus exactement, faire leur volonté.



C’est ainsi que l’ensemble des dossiers et des mesures est entaché de l’idéologie socialiste et mondialiste la plus voyante. On peut citer en particulier :


-la mise sous tutelle des autres collectivités territoriales, via les organismes de coopération (CDRA, plans rivière, etc.) qui conditionnent l’aide régionale à la mise en place de la politique de l’exécutif


-la collaboration avec les régimes communistes ou dictatoriaux : Chine, Vietnam, Laos… qui va jusqu’à saborder nos entreprises et nos emplois en mettant ces pays en mesure de concurrencer même nos industries du luxe (cas exemplaire de la chaussure à Romans, que Queyranne a laissée disparaître, tout en créant une école du cuir et de la chaussure au Vietnam au même moment !)


-l’imposition du socialisme à la société rhonalpine, avec le diktat des transports en commun, la « politique de la ville » et la « solidarité » qui, trop souvent, ne sont que le paravent de la politique immigrationniste de la gauche


-volonté idéologique d’endoctriner la jeunesse : l’opération « kiosque au lycée » a délibérément choisi de ne proposer aux lycéens que la presse de gauche


-choix des politiques et des actions, non pas pour leur intérêt pratique, mais en fonction de la communication qui peut en être faite : nouveau siège, nouveau logo (1,3 M€ pour l’installer aux portes des lycées, au détriment de la rénovation normale des bâtiments), décoration des TER (1M€ pour 33 rames TER, sans intérêt pour la ponctualité, la sécurité, le confort des voyageurs), etc.



2-Quelle a été la mesure qui n’a pas été votée que vous auriez souhaitée ?


Nous aurions souhaité une vraie politique au bénéfice des Rhônalpins, tout en gardant en mémoire que les dépenses publiques proviennent directement des impôts (actuels, ou futurs dans le cas de l’emprunt) des Rhonalpins.



Nous avons ainsi proposé de nombreuses mesures d’économie sur les politiques hors-compétences, et de réduction de l’endettement, ce qui n’a malheureusement pas empêché la gauche d’augmenter les dépenses de fonctionnement de 73,67%, la fiscalité directe de 41,30%, la fiscalité indirecte de 43,75%, et de tripler la dette.



3-Quelles seront vos propositions en matière d’énergie, pour les économies et l’innovation ? Sachant que Rhône-Alpes est la région au monde qui concentre le plus d’installations nucléaires (plusieurs centrales, une usine de combustible, des réacteurs de recherche…) quelle est votre position sur cette forme d’énergie ?


Qu’on le veuille ou non, la Région est aujourd’hui saturée en matière d’industrie énergétique. En plus des centrales nucléaires, il faut ajouter toutes les centrales hydrauliques (la houille blanche).



On ne peut, aujourd’hui, remplacer l’énergie nucléaire. L’Allemagne, qui avait lancé un ambitieux programme d’énergie renouvelable, a été contrainte de multiplier les centrales au charbon ou au gaz. Il faut entre 500 et 1000 éoliennes pour remplacer une tranche nucléaire, sans compter les centrales thermiques pour pallier aux 75% du temps pendant lesquels les éoliennes sont improductives ; cela donne une idée précise du paysage de la Région si l’on devait renoncer immédiatement au nucléaire.



Le principal gisement d’énergie réside aujourd’hui dans les économies d’énergie à tous les niveaux. Le groupe FN a d’ailleurs été le premier à demander un diagnostic énergie dans les lycées ; cette mesure a été repoussée pendant 2 ans, avant d’être in extremis intégrée au plan lycée lancé en toute fin de mandat.



4- Quelles seront vos actions en faveur de la science et de la technologie, sources de progrès, mais aussi de risque et d’interrogation, en matière d’énergie et d’environnement ?


Le groupe FN a toujours été favorable à la création d’instituts régionaux de formation et de recherche. Nous avons par exemple demandé, en vain, la création d’un lycée professionnel des métiers de la montagne. Nous avons également toujours été favorables à la création d’universités régionales, dotées de centres de recherche. Pour autant, nous sommes pleinement conscients que l’essentiel de l’effort de recherche est réalisé par les entreprises. Nous sommes donc entièrement favorables à la coopération entre les diverses structures de recherche et d’innovation, dans un mode toutefois moins marqué bureaucratiquement et idéologiquement que ce que sont devenus les clusters actuels.


5- Quelle est votre position vis-à-vis des organismes génétiquement modifiés et des nanotechnologies?


Ce sont des questions complexes, qui ne sauraient être tranchées dans le cadre d’un questionnaire succinct comme celui-ci.



Il est certain que l’hybridation a toujours été pratiquée en matière agricole (le coing, le brugnon, le triticale, l’âne ou le mulet sont des hybrides).



Les principales questions qui se posent sont :


· la sécurité – il importe que l’on puisse s’assurer, pendant un temps suffisamment long, et avec assez de sérieux, de l’étanchéité parfaite des espèces génétiquement modifiées avec le milieu. Or, trop souvent, les politiques ont dû céder aux impératifs économiques des grands groupes, avec des conséquences graves : dissémination des gènes avec transfert aux autres espèces, échec de lots de semences avec faillite des agriculteurs et crise alimentaire, etc.


· l’innocuité – tel devrait être le premier critère à prendre en compte pour tout progrès technique. Malheureusement, pesticides, métaux lourds, pollution électro-magnétique, et maintenant nano-particules et gènes, ne produisent leurs effets qu’à long terme, parfois même à plusieurs générations d’écart.


· l’indépendance – s’abstenir de s’engager dans ces voies de recherche, c’est s’exposer au risque d’être contraint d’accepter, à l’avenir, les conditions des Etats et sociétés qui disposeront, seuls, des savoir-faire qui nous seront indispensables.


· l’avenir de notre industrie et de notre recherche – c’est un point connexe du précédent.



En conclusion sur ce point, nous ne pouvons nous opposer au progrès ; en revanche, il importe que le politique, s’appuyant sur des règles et des principes moraux (n’ayons pas peur du mot) solides, soit en mesure de réguler l’activité économique et l’appétit du profit immédiat.



Il est cependant certain qu’à l’échelle d’une région, cela est difficile à mettre en place, ne serait-ce que parce que les virus et autres nuages radioactifs se jouent des divisions administratives.



6- Quelles actions proposez-vous en matière de transports collectifs ou en faveur des modes doux ? Quelle est votre position sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin ? Sur le contournement ferroviaire fret de l’agglomération lyonnaise (CFAL) ? Sur le projet de nouvelle autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne ?


Nous proposons une meilleure gestion. Par exemple, un train coûte autant vide que plein. Or actuellement, les subventions sont versées à la SNCF sans considération de la fréquentation réelle sur la ligne. Ce mode de subvention en matière de billétique, produit donc l’effet pervers que plus il y a de voyageurs, plus cela coûte cher au contribuable, alors qu’un mode de fonctionnement sain conduirait à moduler la participation financière en fonction de la fréquentation, pour garantir la continuité du service public sans obérer pour autant les finances de la Région.



Mais la logique de gestion socialiste consiste à ne mesurer une politique qu’à l’aune de ce qu’elle coûte. Donc, leur credo est que plus on dépense, meilleure est la politique. Et si les résultats sont décevants, cela ne veut pas dire que la politique est mauvaise, mais simplement qu’il faut investir plus.



En ce qui concerne les grands projets, le Lyon-Turin et le CFAL doivent en réalité être liés, puisqu’il s’agit en réalité de deux tronçons du Lisbonne-Kiev. C’est donc un grand projet des bureaucrates de Bruxelles, qui ne correspond pas à la réalité et dont le coût est sans commune mesure avec le bénéfice attendu.



Nous posons à ce sujet quelques questions simples : Si des Français vont en Italie, et des Italiens en France, combien de Lyonnais vont à Turin ? La ligne Lyon-Turin direct a d’ailleurs été fermée. Qui ira en train de Lisbonne à Kiev ? Quelles marchandises sont-elles de façon raisonnable susceptibles de traverser tout un continent ? A l’heure où l’on parle de « relocalisation », est-il normal de prévoir des autoroutes ferroviaires du mondialisme ?


Si on nous promet la fin du pétrole en 2020, quel est l’intérêt d’un projet visant à charger les camions sur des trains à l’horizon 2025 ?



7- Elevage, arboriculture, production de proximité, agriculture biologique ou moins polluante : quelles actions proposez- vous en matière de protection des agricultures régionales ?


Nous sommes pleinement conscients que l’agriculture est la base de nos sociétés, et que l’indépendance alimentaire est la condition première de la liberté d’un peuple. C’est pourquoi nous sommes particulièrement sensibles aux conditions de survie des paysans français, et à la qualité de leur production.



Mais la crise de l’agriculture française en générale, et rhônalpine en particulier, est indissociable de la politique euro mondialiste suivie par nos dirigeants depuis 60 ans, qui vise à réduire de façon drastique le nombre d’exploitations agricoles.



Nous préconisons, au contraire, la mise en place d’une politique de préférence nationale, et de préférence régionale, parce que nous pensons illogique d’importer des melons d’Espagne plutôt que de les produire à Cavaillon, ou des châtaignes d’Italie ou d’ailleurs parce qu’on a quasiment laissé la castanéiculture à l’abandon dans notre région.



Nous avons également proposé que la restauration scolaire régionale propose en priorité des produits rhônalpins (notre proposition, malheureusement rejetée, portait plus particulièrement sur la filière avicole).



Enfin, pour sensibiliser nos concitoyens, nous pensons qu’il faut modifier la loi sur les appellations. En effet, il est actuellement interdit à un industriel transformant un produit protégé par une appellation, d’en faire mention. Nous préconisons au contraire qu’il soit possible d’indiquer la provenance des produits transformés, pour préciser, par exemple, « glace au nougat de Montélimar », « huile de noix de Grenoble » ou « cake aux olives de Nyons ». Cela valoriserait l’appellation, mais aussi l’industriel qui fait l’effort de se fournir localement pour proposer un produit de qualité.



8- Quelles propositions faites-vous en matière de protection des espaces naturels, de la biodiversité sur tous les points du territoire régional ?


Pendant des siècles, les espaces naturels et la biodiversité ont été protégés par les paysans. Une politique mettant en valeur leur travail, et incitant au maintien (ou au retour) à la terre, permettra de préserver et mettre en valeur des espaces actuellement laissés à l’abandon. Ainsi, une forêt exploitée est une forêt défrichée, dans laquelle les promeneurs et randonneurs peuvent s’avancer pour découvrir la nature.


A l’opposé, nous sommes pour une limitation à l’extension urbaine. Multiplication des grandes surfaces (qui, de l’aveu même de leurs dirigeants, suppriment deux fois plus d’emplois qu’ils n’en créent), extension des zones résidentielles (souvent pour accompagner l’immigration), saccagent les espaces à proximité des villes et, par la concentration induite, accroissent la pollution.


C’est pourquoi, il nous paraît important de mener une politique en faveur de la recolonisation de nos campagnes, des commerces de proximité, et d’arrêt de l’immigration.


8 bis- Rhône-Alpes compte déjà plusieurs parcs naturels régionaux (Pilat, Vercors, Bauges, Chartreuse, Jura – un bout dans l’Ain-, Ardèche…) Etes-vous favorables à la création d’autres PNR rhônalpins ?


Non. En plus des parcs régionaux, la Région compte des parcs nationaux, dont la Région entend s’occuper des marches. Cette politique de bureaucratisation des espaces naturels nous paraît totalement opposée à la politique que nous préconisons.


9- Les finances publiques doivent être gérées de manière durable, avec un souci d’efficacité et d’évaluation. Quelle sera votre politique en matière fiscale, mais aussi en matière d’allocation de fonds publics ?


Notre politique sera une politique de maîtrise des dépenses publiques, et de réduction de l’endettement. En effet, si Queyranne s’enorgueillit de ne pas avoir augmenté la fiscalité sur son dernier budget, il a accru l’endettement, c’est-à-dire les impôts de demain.


Nous pensons que l’argent public est une ressource rare et précieuse, qui doit donc être employée comme telle.


Nous entendons donc nous concentrer sur les politiques relevant des compétences régionales. Queyranne avoue 15% de dépenses hors-compétences (nous pensons qu’il dépense en réalité bien plus, de façon camouflée au sein d’autres politiques), ce qui représente 366M€ pour 2010, soit 56€ par habitant, 50% des recettes fiscales, ou 82% de l’emprunt.


10-Quelles sont vos propositions en matière de décentralisation et de réforme des collectivités territoriales ?


Nous pensons que l’organisation administrative de la France doit être simplifiée, et rapprochée du citoyen. Or l’organisation actuelle est complexe, et peu démocratique.


Il faut donc simplifier, en réduisant le nombre d’échelons administratifs, en éliminant la dualité déconcentration/décentralisation (Département et Conseil Général, par exemple), et en clarifiant les compétences. Conformément au principe de subsidiarité, la Région doit se concentrer sur les questions par nature d’intérêt régional (équipements « structurants », etc.) et intervienne le moins possible dans ce qui relève des compétences des communes et des départements.


Il faut redonner son importance au caractère démocratique, en adoptant de partout le scrutin proportionnel intégral (gage de la représentation de toutes les sensibilités politiques, et de la liberté d’expression), et en supprimant les structures non élues directement (ou en les soumettant au suffrage des électeurs) comme les intercommunalités et communautés d’agglomérations.


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