La courbe qui montre l’évolution des consommations énergétiques en Rhône-Alpes, est presque plate, presque désespérément plate depuis plusieurs années. Il faut prendre du recul pour déceler une tendance à la stabilisation, ce qui est déjà positif, voir ici ou là une amorce de baisse de consommation.
L’industrie parfois consomme moins, mais ce n’est pas bon signe, la crise économique ou la désindustrialisation passent par là. Parfois c’est une météo plus clémente qui apporte un hiver doux et réduit les besoins en chauffage. Mais depuis qu’elle a atteint son sommet il y a une dizaine d’années, la consommation globale d’énergie en Rhône Alpes n’a pas amorcé sa descente. Rhône-Alpes continue grosso moddo à consommer chaque année 15 millions de tonnes d’équivalent pétrole. Il faut aller plus loin: tel était le thème de la journée consacrée à la sobriété énergétique organisée à la Région, ce 16 janvier, par Rhône-Alpes Energie Environnement.
Loin des objectifs
” Nous sommes loin des objectifs et nous nous en éloignons » explique un spécialiste. Ce qui ne veut pas dire que ce qui est réalisé n’est pas utile, au contraire, explique Christian Labie, Directeur de RAEE.
Rhône-Alpes a beaucoup agi depuis longtemps dans plusieurs secteurs, le bois ou les lycées. Jean Jack Queyranne a rappelé l’objectif de faire évoluer durablement les consommations à la baisse. Pour les lycées la réduction de consommation a été 25% de la consommation. Les TER permettent de réduire les émissions de 240 000 tec /CO soit celles d’une ville de 25 000 habitants. En 2012, Effinergie +financera les bâtiments neufs positifs. Le concours ” Familles à Energie positive” a engagé 1000 familles qui ont réalisé 20% d’économie annuelle. En 2011, 4 000 logements ont été rénovés dont les trois quarts au niveau BBC.
Mais le chemin est encore long d’ici à 2020, et encore plus d’ici à 2050. Le scénario facteur 4 élaboré dans le cadre du projet de Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) envisage 50% de consommation d’énergie par rapport à 1990. Le schéma prévoit une multiplication par 5 ou 6 de la production d’ENR en 2050.
Elargir les actions
Pour atteindre ces objectifs il faut élargir considérablement les actions. « Il ne s’agit pas d’un objectif seulement environnemental, c’est un objectif économique car l’énergie économisée représentent une dépense en moins. C’est aussi une question d’indépendance énergétique » explique un technicien.
Pour aller plus loin, il faut sortir dans tous les domaines, des opérations menées jusqu’à présent qui avaient un caractère expérimental. Les techniques ont fait leurs preuves et en gros apportent des résultats. Il faut à présent changer en profondeur les comportements de tous les Rhônalpins. Le travail qui doit être réalisé maintenant doit être mis en place avec les spécialistes des sciences humaines, de la sociologie, de la communication.
Il faut évidemment que l’Etat non seulement donne l’exemple mais change de vision. Autour du Schéma Régional Climat Air Energie, une âpre bataille oppose la Région et les services de l’Etat, accusés de vouloir imposer leur conception ” ancienne” de la politique énergétique. Jean-Charles Kolhaas, conseiller régional, dénonce ainsi l’engagement des services de l’Etat vers le tout e routier”.
Les collectivités doivent aussi être exemplaires. Les communes, au plus près des habitants doivent envoyer des messages cohérents. Et pas de message contradictoire. La Région envoie des messages cohérents. Mais d’autres collectivités non. « Le Grand stade de Lyon fait partie de ces messages contradictoires » explique un participant.
