Le 8 décembre 2010, EDF a informé l’ASN d’une anomalie de tenue au séisme de matériels situés dans la station de pompage de certains réacteurs de 900 MWe (centrales de Cruas, Tricastin, Blayais et Gravelines) et de 1300 MWe (centrales de Penly et Flamanville, réacteurs n°3 et 4 de Paluel). Cette anomalie a été classée par l’ASN au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
Les matériels concernés sont des structures métalliques secondaires (consoles, escaliers) ou des éléments secondaires préfabriqués en béton armé (panneaux verticaux à côté d’un escalier). En cas de séisme, explique l’ASN, ces éléments pourraient se désolidariser et endommager des matériels nécessaires pour refroidir le réacteur tels que des pompes, des tuyauteries, de l’instrumentation faisant partie du circuit de refroidissement en « eau brute secourue » (SEC).
La tenue au séisme de ces matériels n’était pas requise lors de la construction des réacteurs. Elle aurait dû être apportée à la suite des deuxièmes réexamens de sûreté de ces réacteurs. En effet, à cette occasion, EDF a engagé des modifications pour garantir que les matériels importants pour la sûreté ne puissent pas être endommagés par d’autres éléments en cas de séisme. L’anomalie générique a été détectée par l’exploitant dans le cadre des études engagées lors du troisième réexamen de sûreté des réacteurs de 900 MWe.
Refroidissement assuré
En cas de séisme, la fonction de refroidissement pourrait toutefois être assurée par des systèmes redondants pour les centrales de Cruas, Tricastin et Blayais. Néanmoins, pour les centrales de Gravelines, Penly, Flamanville ainsi que les réacteurs n°3 et 4 de Paluel, l’anomalie pourrait provoquer la perte totale de la fonction du circuit SEC. Des dispositions palliatives pourraient alors éventuellement être appliquées en fonction des sites pour assurer le refroidissement du réacteur.
L’ASN a demandé à l’exploitant de justifier les délais de réparation de cette anomalie.