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Stations de montagne :  » le modèle français s’essouffle » estime un rapport des juridictions financières

   Le modèle économique des stations de montagne françaises largement fondé sur la neige et sur le ski s’effrite inexorablement, sous l’effet du recul de l’enneigement, provoqué par un réchauffement climatique que les gestionnaires, publics et privés  persistent à sous-estimer. Un rapport des juridictions financières pose  les données d’un débat longtemps esquivé.

Loin des images de poudreuse jaillissant au soleil sur fond de ciel bleu, c’est un tableau  cru que le rapport de la Cour des Comptes et de quatre chambres régionales des comptés a posé sur la table et dans le débat public ce mardi matin au siège de la juridiction nationale des comptes publics. Pierre Moscovici, premier président, et Bernard Lejeune, président de la Chambre des Comptes d’Auvergne Rhône -Alpes, ont présenté la synthèse de contrôles réalisés par  la Cour et quatre juridictions financières régionales : Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes, Occitanie, Provence Alpes Côte d’Azur.

Les magistrats des comptes et leurs équipes de vérification ont collecté des données sur environ 200 stations, des Pyrénées, des Alpes du Sud et des Alpes du Nord, du Massif Central et du Jura. Ils ont passé au crible les comptes de 42 stations, et des communes et intercommunalités et sociétés d’économie mixte qui les portent sur leur territoire et les exploitent.

Après soixante ans d’exploitation industrielle de l’or blanc, une époque se referme. En France à la différence d’autre pays le tourisme en montagne s’est largement développé sous l’impulsion de l’Etat ( cinquième République gaullienne) dans les années soixante et soixante-dix, avec des Plans Montagne qui visaient la construction d’une filière touristique très attractive au niveau mondial, en tirant parti du potentiel des massifs notamment des Alpes et des potentiels dans une moindre mesure, du Massif Central et de l’arc jurassien. Dans d’autre pays, le développement s’est davantage fait dans la sphère privée. En  France, l’argent public a permis d’avoir les prix de forfaits les plus bas, à 56 euros, la journée, contre pour les Etats-Unis. Quelque part l’argent public a subventionné les skieurs ( y compris les lus aisés ndlr) :

Des stations de toutes tailles

L’argent public, de l’Etat, des Régions, des Départements, des communes et intercommunalités a été massivement injecté pour l’investissement et pour le fonctionnement des installations techniques (remontées mécaniques, remonte pentes, etc.). Résultat : « La France est une destination majeure pour le tourisme hivernal : avec 53,9 millions de journées-skieur, elle se classe au deuxième rang mondial, après les États-Unis (61 millions).  Comparée aux autres grands pays du ski, la France a pour caractéristique de proposer (…)  un grand nombre de domaines skiables majeurs  et un nombre important de petites stations , voire de micro statons qui ont poussé dan des territoires de moyenne montagne. »

Les plans étatiques ont conduit à la création de stations en pleine montagne, déconnectées des villages de vallée. Ces stations intégrées à l’architecture innovante, ont poussé en haute altitude jusqu’à 2000 mètres. Cette industrialisation a stimulé la création d’un parc de  150 000 lits d’hébergement touristique. Elle a  permis le développement d’un tourisme hivernal de masse qui représente actuellement 22,4 % des nuitées touristiques en France  Le secteur des remontées mécaniques représente un chiffre d’affaires de 1,6 Md€ Dans un marché mondial du ski dominé par l’économie de marché, la France fait figure d’exception car ce secteur est qualifié par la loi dite« montagne » de 1985 de service public à caractère industriel et commercial Les communes y jouent un rôle clef soit en assurant en direct l’exploitation des domaines skiables soit en la délégant à des opérateurs privés.

Un modèle qui s’essouffle

Ce modèle économique s’essouffle. Assis à la fin du X X e siècle «  sur une dynamique alimentée par une croissance du tourisme de ski entraînant celle des infrastructures immobilières et des remontées mécaniques, le modèle économique des stations de ski est durablement affecté par le changement climatique. L’impact du changement climatique est réel depuis un quart de siècle, mais il n’a pas été intégré. À compter de la fin des années 2000, la diminution de l’activité ski et l’inadaptation croissante du patrimoine immobilier des stations ont commencé à fragiliser l’équilibre financier des remontées mécaniques et l’économie locale qui en découle pour partie. « 

Les logements de moins en moins adaptés, représentent une part important du parc. Il s’agit de lits  froids, au double sens du terme,; les bâtiments sont souvent des passoires thermiques et leur inadaptation abouti à une sous-utilisation, sans qu’une dynamique de rénovation ait été vraiment engagée.

Le rapport des juridictions financières avance plusieurs recommandations notamment une plus grande diversification des activités, une plus grande coopération à l’échelle territoriale.

redaction@enviscope.com

 

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