Le démantèlement des réacteurs nucléaires du CEA ( Commissariat à l’Energie Atomique) est achevé, mais le centre grenoblois est engagé dans la construction autour du Polygone scientifique, du projet GIANT, un projet destiné à accueillir installations de recherche et d’enseignement supérieur.
Le projet GIANT qui va s’édifier dans les vingt prochaines comprend une densification des constructions qui impose de reconsidérer la sûreté nucléaire.
La délégation régionale Rhône-Alpes/Auvergne de l ’Autorité de Sûreté Nucléaire demande en particulier aux promoteurs du projet de prendre en compte le réacteur de l’Institut Laue Langevin. Lors d’un réexamen complet du réacteur en 2002, l’Autorité de Sûreté avait demandé des travaux qui ont été achevés en 2007. Les demandes de l’ASN portaient sur un renforcement de la tenue des bâtiments à un séisme et sur l’installation d’un système de refroidissement de secours au cœur du réacteur.
Mais en raison de l’urbanisation prévue, l’ASN n’est « pas satisfaite de ces progrès et a demandé à l’exploitant de réduire les conséquences radiologiques en cas de fusion du cœur cumulé à un incendie ». L’exploitant de l’Institut Laue Langevin a proposé la construction de deux systèmes indépendants de filtration des rejets gazeux éventuels accidentels permettant une maîtrise des rejets même en cas d’incendie. L’Autorité de Sûreté va suivre ces travaux.
La délégation régionale de l’ASN a aussi rappelé ce mardi, que l’Institut Laue Langevin ne pourra exploiter son réacteur au-delà de 2030. Cette date limite avait été fixée lors de l’examen de 2002, en raison des investissements réalisés en matière de sécurité. Mais l’urbanisation projetée impose de fixer désormais la fin de l’exploitation en 2030.
Une autre innovation se met en place autour des sites nucléaires du CEA et de l’Institut Laue Langevin. Les deux sites devront être dotés d’une commission locale d’information (CLI). Les textes réglementaires imposaient depuis longtemps la création de telles instances d’information des populations, mais les CLI n’avaient pas été créées. Les commissions locales d’information ont depuis la loi TSN (Transparence et sûreté Nucléaire) du 13 juin 2006 le prévoit. Un décret (numéro 2008-251) du 12 mars 2008 publié au Journal Officiel du 14 mars prévoit pour les CLI des moyens renforcés pour prendre une part active dans le suivi des installations nucléaires.
Sur l’Institut Laue Langevin: http://www.ill.eu/
Sur l’ASN:http: www.asn.fr/
Sur le CEA:http: www.cea.fr/le_cea/les_centres_cea/grenoble