Plusieurs filières permettent de produire des biocarburants à partir de la biomasse. La filière BtL (Biomass to Liquid) permet par voie thermochimique de produire du biodiesel ou du kérosène. L’autre voie de production de biocarburants de 2ème génération est la voie « enzymatique », dans laquelle la cellulose de la plante (glucose) est convertie en bioéthanol, incorporable à de l’essence.
Un enjeu technique important de la filière BtL réside dans l’amélioration des rendements qui permet pour un volume de biocarburants produits donné, de réduire la mobilisation des surfaces nécessaires à la production de la ressource. Le projet Syndièse porté par le CEA et Air Liquide, expérimentera une solution originale pour augmenter le rendement du procédé. Le ratio hydrogène / monoxyde de carbone généré lors de l’étape de gazéification de la biomasse sera amélioré par l’apport extérieur d’hydrogène.
Air Liquide et le CEA ont signé un accord de collaboration pour le développement d’un concept innovant de transformation de la biomasse en gaz de synthèse (ou BtS, Biomass to Syngas). Le CEA développera à Bure–Saudron et à Grenoble, une chaîne de procédés de prétraitement permettant de broyer en poudre fine, mettre sous pression, doser et convoyer de la biomasse solide notamment des résidus de bois. Le prétraitement mécanique mis au point par le CEA permettra de réduire la dépense énergétique par rapport à la torréfaction ou la pyrolyse.
Biomasse transformée en gaz des synthèse
La biomasse prétraitée sera transformée en gaz de synthèse à partir d’un oxy-brûleur fonctionnant à haute température (1 300 – 1 400°) avec de l’oxygène à la place de l’air. Cet oxy-brûleur est en cours de développement dans les Centres de recherche d’Air Liquide.
Le CEA, le GIP Haute-Marne et le GIP Objectif Meuse ont signé un protocole formalisant leurs engagements réciproques suite à la décision du Comité de Haut Niveau du 4 février 2013 d’autoriser le CEA à lancer la phase 1 du projet SYNDIESE-BtS.
Cette première phase comprend les travaux de viabilisation et d’aménagement de la zone dédiée au projet à Bure-Saudron, qui débuteront dès le mois de mai 2013, la construction d’un bâtiment qui abritera les équipements technologiques, et la réalisation du programme de R&D associé.
75 000 tonnes de biomasse sèche par an à partir de ressources locales
Syndièse mise sur la conversion à terme de 75.000t/an de biomasse sèche issue de ressources forestières locales, pour une production attendue de 22.000t/an de biocarburant (diesel / kérosène / naphta).
Le choix du site de Bure-Saudron s’inscrit dans les engagements pris en 2006 d’accompagner le développement économique des territoires qui accueillent le laboratoire de recherche sur le stockage des déchets nucléaires en couche géologique profonde.