Selon la Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes, l’adaptation de la politique d’entretien et de maintenance du parc de matériel doit se hisser au niveau de qualité de service attendu par la Région et par les usagers.
Dans le cadre d’une saisine par la Président de la Région Auvergne Rhône Alpes en 2023, alors Laurent Wauquiez, la Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes a examiné de près la situation du parc roulant des TER, compétence essentielle de la Région, qui investit dans les rames, mais dépense aussi 800 millions d’euros par an pour les services ferroviaires de voyageurs.
Niveau supérieur à la moyenne nationale pour la disponibilité
Le parc roulant est au coeur du système, tant en termes quantitatifs, qu’en termes qualitatifs. Il faut assez de rames et des rames en bon état de fonctionnement. Comme le dit la synthèse sur le rapport » le parc doit être suffisant en nombre de rames, pour disposer d’un matériel permettant de faire face à des pannes, sans perturber le service. » Mais, souligne la Chambre des Comptes dans son rapport » la maintenance doit assurer la fiabilité du plan de transport en réduisant les taux de retards et d’annulations, et doit faire preuve d’efficacité en réduisant l’immobilisation du matériel roulant dans les ateliers du technicentre. Les résultats de la SNCF dans la région Auvergne-Rhône-Alpes sont globalement satisfaisants, relativement aux autres régions, le taux d’immobilisation des rames pour réaliser la maintenance étant à moins de 17 %, soit à un meilleur niveau que la moyenne nationale. »
Trop peu de maintenance la nuit et en fin de semaine
Pour autant la maintenance souffre encore de faiblesses : inadaptation de l’implantation des ateliers aux conditions d’exploitation, faible polyvalence des ateliers pour un parc caractérisé par une quinzaine de séries différentes. Les équipements techniques paraissent vieillissants et sous-dimensionnés. Les temps de travail de nuit et le week-end sont trop peu mobilisés (35 % des opérations de maintenance) alors que les TER ne circulent pas pendant ces créneaux. Enfin, face à un lourd programme d’opération à mi-vie, la Région est dans une situation de dépendance vis-à-vis de son exploitant, qui définit les besoins de maintenance, arrête le calendrier et réalise les opérations qui en découlent, indépendamment des besoins de la Région pour réaliser son plan de transport.
Si les conditions de maintenance ne sont pas optimales, le coût constaté a en revanche entre 2017 et 2022 nettement augmenté : la part de la maintenance dans les charges d’exploitation est passée de plus de 14 % en 2017 à 16 % en 2022. Pour améliorer la maintenance des TER, la Chambre des Comptes estime que » la Région devra envisager d’importants investissements que la chambre estime au moins à 400 M€ sur les dix ans à venir. « . L’ouverture de l’exploitation des TER à la concurrence pourrait être l’occasion d’engager une refonte du système de maintenance courante et de programmer les investissements nécessaires (nouveaux ateliers, modernisation de l’existant) à partir d’une meilleure connaissance de l’efficience de la maintenance, reposant sur des indicateurs à construire avec la SNCF.