Cent cinquante professionnels ont participé à la journée de travail sur la rénovation énergétique des bâtiments en pisé, organisée par la Fédération Rhône-Alpes du Bâtiment à l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat, à Vaulx en Velin.
Les professionnels de la terre crue en Rhône-Alpes ont décidé de s’organiser pour soutenir les métiers, les techniques et pour préserver le patrimoine en terre crue de Rhône-Alpes. Dans la région, le bâti en terre crue représente 80% du patrimoine construit avant 1947 , réparti sur plusieurs territoires, sous forme de construction diverses : habitations, constructions agricoles, etc.
Les professionnels sont amenés à travailler la terre crue dans le cadre d’opérations de rénovation dans lesquelles il est indispensable de conserver, non seulement les caractères esthétiques, mais aussi les performances physiques : isolation et inertie thermique, gestion de l’hygrométrie, confort d’été et confort d’hiver, etc. Très peu de professionnels sont formés et la majorité recourent à des techniques et matériaux souvent inadéquats voire néfastes.
La Fédération Française du Bâtiment Rhône-Alpes a organisé le 12 décembre, en partenariat avec TERA, l’ENTPE, le Réseau ECO BATIR, avec le soutien de l’ADEME et de la région Rhône-Alpes, une journée d’information afin d’apporter des réponses techniques et scientifiques à la problématique de l’entretien et de la restauration des constructions en pisé. Des professionnels ont témoigné de leur retours d’expériences. Des chercheurs de l’ENTPE ont présenté un outil de modélisation de la respiration du mur en terre crue. Un guide des bonnes pratiques est en préparation.
Les intervenants ont rappelé les nombreux atouts de la terre, matériau local adapté à une construction écologique. Les gisements de terre sont nombreux et répartis sur le territoire. La terre nécessite peu d’énergie pour une mise en oeuvre qui émet peu de gaz à effet de serre, aussi bien pour les les phases transport que construction.
La terre présente des qualités d’inertie thermique pour le stockage de la chaleur solaire et sa lente restitution. La terre permet aussi d’assurer un confort d’été intéressant appréciable dans une optique d’adaptation au réchauffement climatique. Protégée de l’eau, l’argile est un bon liant, et peut être associée à d’autres matériaux peu transformés : paille, chanvre, bois. La construction en terre ne produit aucun déchet, ne nécessite aucun emballage. Le recyclage est possible mais la terre peut aussi être restituée au milieu naturel local.