” Je suis une entreprise de collecte et de traitement des métaux parfaitement légale. Mon entreprise a été contrôlée par des inspecteurs des installations classées. Je leur ai signalé qu’à côté de mon entreprise fonctionnait un site non déclaré qui reçoit certains jours davantage de véhicules que le mien. L’inspecteur m’a répondu qu’il ne s’occupait que des installations déclarées.“
Ce témoignage d’un chef d’entreprise du recyclage, mercredi lors d’une table ronde organisée à POLLUTEC HORIZONS par FEDEREC ( Fédération des entreprises du Recyclage) l’ampleur des activités non contrôlées dans le secteur des déchets. Un an après le lancement d’une action tendant à intensifier les contrôles, la table ronde a fait le point sur les efforts à accomplir.
Les véhicules hors d’usage
Deux secteurs sont particulièrement touchés par l’économie souterraine, voire la criminalité organisée: le secteur des véhicules hors d’usage (VHU) et le secteur des métaux.
Pour les VHU, entre 300 000 et 400 000 véhicules échappent chaque année aux filières légales soumises à des obligations fiscales et environnementales. L’existence de ces filières crée une concurrence déloyale pour les entreprises respectueuses de la loi. Les filières parallèles posent un problème environnemental et social: conditions de travail, traitement des déchets, évasion financière.
43 millions : le coût des vols de cuivre pour la SNCF
Le deuxième secteur est celui des métaux. Les vols de cuivre arrivent en tête. Les vols de cuivre portent atteinte aux installations, entrainent des interruptions d’activité. Pour la seule SNCF, les pertes ont été évaluées en 2012 à 43 millions d’euros. Mais d’autres exploitants d’infrastructures sont victimes de ces vols.
La lutte contre ces trafics est malaisée. Le ministère de l’Ecologie met en avant l’insuffisance du nombre des fonctionnaires. Ces derniers contrôlent en priorité les Installations classées pour l’Environnement ( ICPE). Ils auront du mal à intervenir sur des sites clandestins.
Les interventions relèvent des forces de l’ordre. La Gendarmerie nationale possède des unités spécialisées. Mais comme l’a indiqué un responsable de la Gendarmerie, les interventions sur de telles activités découlent d’enquêtes qui peuvent être longues. Les interventions doivent très préparées et et parfois musclées.
Les responsables de FEDEREC insistent sur le fait que le syndicat est au service des adhérents pour alerter l’administration en cas de soupçon sur des activités clandestines.