Un quart de l’eau des réseaux d’adduction est perdu dans des fuites, dans les grands réseaux, mais aussi dans les réseaux de petites communes rurales. Un pont sur cinq mériterait des travaux et le taux de renouvellement des chaussées représente la moitié de ce qui serait nécessaire. C’est le résultat d’un recul depuis cinq ans de l’activité dans le secteur des travaux publics en raison des investissements moindres de donneurs d’ordres publics, qui représentent 70% de la commande, dont la moitié vient des collectivités.
La production de granulat a reculé de 20% depuis cinq ans. Vingt mille emplois ont été supprimés depuis 2007 dans le secteur en France, dont 5 000 en 2012. Pour la seule région Rhône-Alpes ce sont 1 000 emplois qui ont été supprimés depuis 2007, pour un secteur qui emploie près de 36 000 salariés dans 1 200 entreprises, pour un chiffre d’affaires de près de 5 milliards d’euros.
Poids des dépenses de fonctionnement
La baisse des commandes, surtout publiques, a plusieurs causes. Les difficultés de Dexia, banque spécialisée des collectivités, a désorganisé le financement. Les réformes fiscales n’ont rien arrangé. De nombreuses collectivités sont aussi confrontées aux limites de leur endettement.
Un millefeuille qui coûte cher
Mais Jean-Marc Cornut, Président de la Fédération des Travaux Publics de Rhône-Alpes et ses collègues voient d’autres raisons au recul des investissements dans les réseaux et les infrastructures. Certains élus mettent en avant une grande prudence devant les dépenses pour rassurer les électeurs. Mais surtout, globalement, les finances locales sont très plombées par les dépenses de fonctionnement. Les dépenses de fonctionnement affectent les budgets de chaque collectivité, mais aussi tout le ” millefeuille” administratif.
Le millefeuille adminstratif coûte cher, car les projets sont longs à élaborer, les décisions tardent, les montages financiers sont compliqués. ” Il faut passer de 36 000 à 3 600 communes” lance le responsable d’un syndicat professionnel. La décentralisation annoncée inquiète les professionnels tant elle manque de clarté.
Les risques sont graves. Ils sont sociaux, et ils sont économiques car c’est tout un tissu d’entreprises locales qui peut disparaitre. Les risques portent aussi sur l’état du patrimoine des réseaux. Les patrons des travaux publics se défendent d’être les bétonneurs que certains voient parfois en eux.
Les entreprises sont capables de réaliser des projets mieux adaptés à l’environnement, moins consommateurs d’énergie. De nombreux équipements devraient encore être réalisés pour améliorer le fonctionnement des réseaux. C’est le cas pour l’eau, mais aussi pour les réseaux électriques trop souvent défaillants dans certains secteurs. C’est le cas d’infrastructures de transports. Evidemment les entreprises de TP voient d’un bon oeil des projets contestés comme l’A 45 Saint-Etienne Lyon, mais elles sont aussi capables de réaliser des infrastructures ferroviaires.