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Le Département de la Savoie: le virage de la diversification touristique n’est pas assez engagé

La Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône Alpes a publié un rapport sur les comptes du Département de la Savoie et sur la Société d’Economie Mixte, SSIT. La chambre réalisé ce rapport en participant à une enquête nationale «  sur l’adaptation des stations de montagne au changement climatique » , coordonnée par la Cour des Comptes. Cette enquête  a été présentée le 6 févier à Paris, à la Cour des Comptes,  par Pierre Moscovici, premier président, accompagné de Bernard Lejeune,  Président de la Chambre des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes.

Une forte dynamique du tourisme hivernal

La Chambre régionale s’est  intéressée à la situation des stations de Savoie et à l’action du Département de la Savoie et de son bras armé, la société d’économie mixte Savoie, Stations, ingénierie, Tourisme (SSIT). L’économie du département rappelle la juridiction financière. La Savoie est fortement dépendante du tourisme hivernal. Le dynamisme démographique et économique est réel on le sait par ailleurs, en dehors du rapport de la Chambre, en partie tiré par la proximité de la Suisse. Ce dynamisme  s’explique par la grande attractivité de ses filières économiques, parmi lesquelles, la filière tourisme et la fière « sports d’hiver  ».

Or,  comme tous les massifs de montagne, la Savoie est depuis plusieurs années confrontée à une hausse régulière des températures moyennes et à une dégradation des conditions d’enneigement, appelées à s’accentuer au moins jusqu’en 2050.

Un diagnostic sans décisions adaptées

Certes , la plupart des stations, en altitude, bien orientées vers le Nord, devraient jusqu’en 2050  conserver une offre touristique fondée sur la neige. Le réchauffement déjà l’œuvre fait peser un risque financier sur le Département compte tenu de la part importante des ressources  de ce dernier  tirées du tourisme.

Or, un diagnostic précoce des conséquences du réchauffement « n’a pas abouti à la définition d’une stratégie d’adaptation », déplore la synthèse.  «  Ce diagnostic a été clairement posé relativement tôt par le Département dès 2010, mais sans qu’en découle une stratégie directement liée à la nécessité de s’adapter aux conséquences du changement climatique. »

Le choix  d’une diversification touristique se traduit par le soutien financier à  des projets portés par les acteurs publics ou privés sans référence à une stratégie d’adaptation aux conséquences du changement climatique. Le Département n’a pas fixé d’objectifs en la matière, ni de priorités d’intervention en fonction des territoires et des activités les plus exposées. Aucune évaluation des résultats des projets et dispositifs soutenus n’a été mis en place. L’efficience ( rapport entre dépenses et résultats ) de l’affectation des ressources publiques consacrées cette politique n’est donc pas assurée.

Un manque d’évaluation

En outre, le Département de la Savoie est engagé dans deux syndicats mixtes compétents en matière d’aménagement de domaines skiables : le Syndicat Mixte Thabor Vanoise (SMTV) et le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée des Belleville (SYMAB). IL a pris des participation dans plusieurs sociétés d’économie mixte (SEM) dédiées à la gestion de domaines skiables : la SSIT, la société des trois vallées (S3V) et la société anonyme d’économie mixte locale pour la gestion intégrée des équipements touristiques de Valmeinier (SEMVAL).

Cependant le Département «   ne cherche pas véritablement à engager ces opérateurs dans une stratégie d’adaptation au changement climatique. Sa position est explicitement de soutenir les initiatives locales mais pas de les orienter. » Les revenus tirés de l’activité ski (2,2 M€ annuels de dividendes en provenance du domaine skiable de Courchevel3) ne sont pas destinées à financer la diversification.

C’est aussi le cas pour la SSIT, dont l’activité restait jusqu’alors essentiellement tournée soit vers l’exploitation des domaines skiables, soit vers l’immobilier de loisir en lien avec le ski. Les recettes de ses participations dans des domaines skiables,  pour l’essentiel  Val Thorens (7,5 M€ sur la période 2017-2022), ne sont pas particulièrement affectés à l’adaptation au changement climatique. Une redéfinition  récente de sa stratégie  fixe comme priorité la réhabilitation de structures d’accueil collectif de loisir destinées à la jeunesse  peut offrir des conditions d’accueil favorables à un tourisme moins dépendant du ski sans  impulser une stratégie départementale.

Plus fondamentalement, « la capacité du Département à proposer un nouveau modèle touristique  (… …)  reste également incertaine, et surtout, rien n’indique (… … ) qu’il serait en mesure de compenser la perte d’attractivité liée à des conditions d’enneigement de moins en moins favorables. La fréquentation estivale évolue notamment très peu et l’attrait pour les activités hors ski reste très variable, malgré des capacités d’accueil existantes, et au final, les retombées commerciales et immobilières apparaissent, dans tous les cas, inférieures à ce qui existe aujourd’hui avec le ski. »

 

https://www.ccomptes.fr/fr/crc-auvergne-rhone-alpes

 

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