Les entreprises doivent se préparer à un changement plus radical que celui qu’elles imaginent. Et les outils financiers publics à leur disposition doivent être vraiment utilisés pour cette rupture.
C’est encore un message de rupture qu’a délivré en filigrane la deuxième journée de l’Université d’Eté de l’environnement organisée jeudi et vendredi par l’Association pour la Promotion des écoentreprises Lyonnaises ( APPEL). L’accent a une nouvelle fois été mis sur le changement d’époque, auquel le monde de l’entreprise doit se préparer.
Bien sûr, ce changement est aidé, par de nombreux, très nombreux organismes. Thierry Rimbon, chargé de mission à la direction des Entreprises du Ministère de l’Economie, a rappelé la batterie des financements d’Etat pour la recherche et le développement, pour l’incitation à l’économie d’énergie, à l’innovation, apportés par OSEO, ou par l’Agence Nationale de la Recherche ( ANR). Le Grenelle de l’Environnement pourrait aussi déboucher sur de nouvelles aides en 2008.
L’ADEME, agence d’Etat, multiplie aussi les interventions. Nadia Boeglin, conseillère de la présidente Michèle Papallardo, a déployé l’éventail des outils, pour l’évaluation méthodologique, pour les plans dé déplacements d’entreprises ( PDE), pour la Haute Qualité Environnementale ( HQE). Récemment, l’Agence a mis en ligne un système permettant une première approche de l’Analyse de Cycle de Vie des produits: 2000 entreprises ont téléchargé le logiciel pour s’initier à cette approche et le 5 octobre, l’ADEME lance un appel d’offres pour soutenir des projets d’écoconception.
La Région Rhône-Alpes n’est pas en reste. Dans une sorte d’émulation avec l’Etat, elle déploie aussi beaucoup d’aides, comme l’a rappelé Hélène Blanchard, vice-présidente chargée de l’Environnement et de l’Energie. Rhône-Alpes pilote même un programme européen sur l’écoconception, ECRIN, dont le bilan sera présenté le 13 décembre à Lyon.
Tout cela les entreprises doivent le connaître et s’en saisir. Mais tout cela n’est peut-être pas encore assez bien orienté. Bernard Chocat, du Cluster de recherche sur l’Environnement pense même que trop d’aides sont encore apportées à des projets sans surprises, à des actions qui seraient de toutes les manières engagées. C’est valable pour les entreprises, comme dit-il , pour la recherche. ” Beaucoup de projets de recherche sont sollicités, ou sont menés, alors qu’on connait la réponse. Les institutions, comme les chercheurs eux-mêmes, ne prennent pas assez de risques”.
Or, c’est la prise de risque qui apportera les ruptures scientifiques et technologiques dont les entreprises ont besoin, pour proposer les produits dont la société a besoin.
Car c’est bien une rupture qui est nécessaire. Christian Brodhag, délégué interministériel chargé du Développement durable a rappelé que l’ère de l’énergie fossile serait définitivement révolue dans quelques décennies, et qu’il fallait maintenant apprendre à fonctionner différemment.
