Les travaux sur les abeilles sauvages menées dans l’agglomération lyonnaise dans le cadre d’URBANBEES, sont une première en écologie urbaine. Laura Fortel, de l’INRA Avignon explique.
L’inquiétude est grande pour les abeilles de ruche, mais aussi en général pour les insectes et les pollinisateurs, cette recherche a-t-elle permis des conclusions?
Laura Fortel: En fait cette recherche est presque une première car l’écologie urbaine est un discipline récente. On ne peut dire comment ont évoluer les populations d’abeilles sauvages, car nous ne possédons pas d’études de référence. Jusqu’à présent les naturalistes repéraient des individus, des espèces, mais sans établir d’étude sur l’importance des populations. Nous n’avons pas pu faire comparaisons.
Nous pouvons simplement dire que nous avons té positivement surpris. Il existe environ 900 espèces d’abeilles sauvages en Franc. Nous pensions en trouver entre 200 et 250 espèces, nous en avons trouvé presque trois cents.
Avez vous des comparaisons avec d’autres villes?
Un chercheur a effectué un recherche en Pologne et en a trouvé environ 200 espèces, et un chercheur en a trouvé entre 150 et 200 espèces à Paris. La présence des abeilles augmente , des zones les plus urbanisées du centre, vers les secteurs de périphérie.
Pourquoi ces différences?
Les espèces d’abeilles sont en général des animaux thermophiles, qui aiment plutôt les climats chauds, même si certaines espèces s’aventurent sous des latitudes plus froides. Lyon a l’avantage de bénéficier d’influences climatiques méditerranéennes, mais aussi de la proximité de relief, d’un climat tempéré.
Pourquoi les abeilles sauvages s’adaptent-elles à la ville?
Elles y trouvent une nourriture suffisante et des habitats, par exemple des cavités, des sols où beaucoup d’espèces construisent leur nid. La pollution urbaine, même si elles est chargée en CO2 par exemple semble moins indisposer les abeilles que les zones agricoles où sont présents des insecticides.
Les équipements mis en place dans le cadre d’Urbanbees ont-ils fonctionné?
Les hôtels à insectes ont parfaitement fonctionné, nous avons eu cette confirmation heureuse. Mais les installations n’ont pas toujours donné des résultats positifs, car certaines espèces ont des exigences particulières. Ainsi des espèces construisent leur nid dans le sable. Les emplacements qui leur étaient destinés étaient trop petits, perdus dans des milieux où les abeilles ne les ont pas repérés. les abeilles n’ont pas colonisé ces secteurs, qui ne leur ont pas paru adaptés. Les abeilles ne se déplacent se aiment demeurer dans le secteur où elles sont nées, car elles comprennent que c’est le plus adapté pour elles.
Recueilli par michel.deprost@enviscope.com
Une exposition sera présentée du au octobre à l’éEco Centre de la Tour de Salvagny, avec la participation de l’Université de Lyon: http://www.urbanbees.eu/event/exposition-urbanbees-tour-salvagny