A 45 : Nathalie Kosciusko Morizet envoie la balle dans le camp des collectivités


Le projet d’autoroute A 45 peut être abandonné par l’Etat, si les alternatives proposées par les associations sont soutenues par les collectivités : c’est l’interprétation des propos Nathalie Kosciusko Morizet, que faisaient ce samedi soir des responsables associatifs et des élus des Coteaux du Lyonnais après la visite de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie.



La ministre est venue en tant que secrétaire générale adjoint de l’UMP, soutenir RaymondDurand, candidat de ce parti à l’élection législative partielle dont le premier tour se tiendra le dimanche 25 mai. L’élection doit pourvoir au remplacement de Georges Fenech, député UMP élu lors des dernières élections dont l’élection a été invalidée par la commission des comptes de campagne.


Nathalie Kosciusko Morizet avait fait annoncer sa venue à Saint-Maurice-sur-Dargoire (Rhône) commune à mi-distance de Lyon et de Saint-Etienne, au cœur de la onzième circonscription du Rhône (quatre cantons, Condrieu,Givors, Mornant, Saint Symphorien sur Coise). Mais aussi une commune au cœur des Coteaux du lyonnais mobilisés contre la construction d’une nouvelle liaison entre les préfectures du Rhône et de la Loire.



Opposants à l’A 45 et aux OGM


Nathalie Kosciusko Morizet a bien été accueillie par le maire de la commune et a bien commencé à tenir dans une salle municipale, la réunion de soutien. Mais elle avait été accueillie par une forêt de pancartes répétant l’opposition de tout un pays au projet d’A 45. Dans le comité d’accueil, figuraient aussi des opposants aux OGM.


Le démarrage de la réunion fut houleux, les anti-OGM chantant leurs slogans, dehors, au point de couvrir l’intervention de Maurice Durand et de Nathalie Kosciusko Morizet. La tension est montée. Certains opposants ont interpellé la ministre en lançant des « toi, de quoi tu parles ? » qui ont contraint à rappeler le calme et à ramener un climat plus républicain. Nathalie Kosciusko Morizet a défendu les réalisations du gouvernement, en particulier dans le domaine de l’environnement ( voir par ailleurs les articles d’Enviscope).


« L’ A 45 fait-il partie de la révolution écologique du président ? »



La secrétaire d’Etat a écouté comme prévu une déclaration du co-président de la Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais (SCL). Noël Collomb a posément énuméré les nombreuses raisons qui font de l’A 45 un projet dépassé : accroissement des émissions de gaz à effet de serre rendant difficile le respect de Kyoto, engagements pris par le président de la République lors du Grenelle de l’Environnement, coût du projet, réduction du trafic déjà constatée sur l’A 47, accroissement continu du coût de l’énergie, suppression de 400 hectares de terres agricoles et de milieux naturels. « L’A 45 fait-elle partie de la révolution écologique promise par le président de la République ? » a interrogé calmement Noël Collomb. « L’Etat doit montrer l’exemple en changeant aussi ses habitudes et grâce à une forte volonté politique doit abandonner l’ A 45 a profit d’alternatives ».


Or, les alternatives existent, insiste Noël Collomb. Ces alternatives, Noël Collomb les a énumérées : développement du TER avec une capacité possible de 70 000 voyageurs jours, réhabilitation de l’A 47, autre vision de l’aménagement des agglomérations. Et c’est bien sur les alternatives que l’enjeu semble s’être déplacé ce samedi en fin d’après midi.


Alternatives


Nathalie Kosciusko Morizet a répondu, semblant prendre la balle au bond et voulant prendre au mot associations et territoire. A plusieurs reprises, la ministre a insisté sur la qualité de la position de la Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais. « Votre position n’est pas un simple refus, vous avez des alternatives» a-t-elle déclaré en substance à deux ou trois reprises. Ces alternatives, la secrétaire d’Etat a vu qu’elles étaient soutenues par les communes, par les associations, en particulier par la FRAPNA, dont Alain Chabrolle, administrateur, était présent. Insistant sur ces alternatives, elle a demandé si elles étaient soutenues par l’ensemble des collectivités. Elle a interrogé sur l’engagement en faveur des alternatives, de la Région, du département du Rhône, du Conseil général de la Loire, des agglomérations de Saint-Etienne et du Grand Lyon.



Grand Lyon et Saint-Etienne


Du côté du département de la Loire, il a été redit qu’il soutenait le projet. Ont été répercutées l’absence de soutien du département du Rhône, la position floue de la Région, de l’agglomération de Saint-Etienne et du Grand Lyon.


Le Grand Lyon, même s’il devrait recevoir de nouveaux flux de circulation dans des conditions incroyables, dans une zone classée Seveso, ne s’est pas prononcé contre l’A 45. La ville de Saint-Etienne, malgré sa nouvelle majorité de gauche, ne s’est pas positionnée non plus contre le projet. Les deux agglomérations, influencées peut-être par la vision des milieux économiques (CCI) et par une conception sans rupture de leur développement, semblent vouloir laisser la procédure aller à son terme, c’est-à-dire jusqu’à la signature de la déclaration d’utilité publique (DUP) par François Fillon, au plus tard le 20 juillet.


Moratoire demandé


Ce samedi, plusieurs associations ont demandé un moratoire, pour un vrai débat. L’enjeu est une question de rapport de force. Abandon pur et simple du projet, en l’absence de signature de la DUP avant le 20 juin, ou moratoire (ce qui est la même chose dans les faits), la balle semble être dans le camp des collectivités.


C’est vers les collectivités (Région, départements, agglomérations) que devraient se tourner rapidement les opposants à l’A 45. Histoire de les mettre au pied du mur environnemental, en s’engageant dans la démarche très « Grenelle » de solutions locales qui… soulagent aussi l’Etat.



Michel.deprost@free.fr


Les alternatives proposées par les associations :


Rénovation de l’A 47 : estimation, 240 millions d’euros au lieu d’un coût estimé de 1,8 milliard pour l’A 45 ;


Enfouissement possible à Givors, équipements destinés à limiter les nuisances pour les riverains.


Développement des TER


Accroissement de la capacité des TER Lyon Saint-Etienne, qui transportent chaque jour 19 000 voyageurs mais peuvent en transporter 70 000. Amélioration du même coup de la desserte Lyon-Saint-Exupéry


Projet de transport par câble du plateau mornantais à Givors

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