En 2012 devrait entrer en service l’autoroute A 89, entre Balbigny et la Tour de Salvagny. Un projet ancien destiné à désenclaver la région du Roanne en la raccordant au sillon Saône-Rhône. Longtemps discutée et ajournée l’autoroute aboutira à l’Ouest de Lyon.
MMais après ? Le projet préparé par l’Etat prévoit un raccordement court à l’autoroute A 6. Et l’Etat veut aller vite. C’est le 21 novembre que le Préfet de Région a informé le président du Conseil général du Rhône Michel Mercier,de la mise à enquête publique du projet de liaisons qui a commencé le 11 décembre et sera achevée le 18 janvier. Il a fallu que les services du Département récupèrent eux-mêmes les documents, a expliqué en séance le président de l’assemblée départementale. Cequi a n’a pas mis les conseillers dans les meilleures dispositions.
Porjet contraire aux positions du département.
MMais surtout le projet soumis à enquête ne va pas du tout dans le sens des prises de position dsemblé départementale du Rhône.
L Le projet présenté par l’Etat pour la liaison A 89-A 6, serait une autoroute de 7 kilomètres partant de la Tour de Salvagny, passant par la RN 489 mise à deux fois deux voies, avec un barreau nord eentre la RN6 et l’A6. Il y aurait un échangeur avec l’A6 à Limonest, l’autoroute actuelle étant élélargie Le projet coûterait 125 millions d’euros, la voie serait à péage, pour un montant de 1 euro pour le trajet La Tour de Salvagny-Lyon. Ladeuxième partie du projet présenté par l’Etat est une aautoroute entre l’A6 et l’A46 Nord, le contournement est de Lyon qui se sépare de l’A 6 à Anse. CCette autoroute coûterait 60 millions d’euros.
MMichel Mercier a dit son scepticisme ( le mot est faible et poli) devant ce montage compliqué, inincertain sur le plan financier, sans montage précis, lourd de conséquences dans plusieurs domaines.
Du trafic supplémentaire vers Fourvière
En clair, le projet propose ce que les élus du département ont refusé depuis longtemps : l’arrivée de l’autoroute trop près de l’agglomération lyonnaise. Faire arriver les flux de circulation à la Garde, à Limonest, c’est les inviter à descendre par l’A6 actuelle, en direction de Fourvière. Difficile en effet de demander aux automobilistes et aux chauffeurs de poids lourds de repartir vers le Nord pour contourner l’agglomération lyonnaise. Instaurer un système de péage, comme le propose l’Etat pour dissuader le trafic de transit de descendre sur Lyon, ce serait pénaliser les habitants de l’agglomération.
Une autoroute provisoire…
L’autoroute serait aussi une sorte d’autoroute provisoire, car destinée à être relayée par le futur barreau nord. L’apport de circulation supplémentaire, c’est contraire au Plan de Déplacements Urbains révisé en juin 2005.
Le Conseil général préfère depuis toujours un raccordement directement plus au nord, qui réduit les kilomètres, évite la perte de temps pour les usagers et éviter d’amener de la circulation supplémentaire près de l’ agglomération.
Michel Mercier, en désaccord avec le projet soumis, a proposé à la discussion et au vote, un avis en forme de regret. Un avis n’a pas la capacité de bloquer le projet.
Critique de l’Etat
Les conseillers de l’opposition ne se sont pas privés pour critiquer l’attitude de l’Etat et l’attitude trop molle de la majorité départementale. Gilles Buna ( Verts) dit son enthousiasme de courte durée après les promesses du président Sarkozy refusant au lendemain du Grenelle de l’Environnement, toute infrastructure trop lourde de conséquence pour l’environnement. Le conseiller Vert dénonce un projet dont le coût environnemental est trop lourd ». « Le même Etat qui nous demande un tas d’études fait le contraire. Le tracé vient concurrencer les efforts réalisés en faveur des transports en commun ».
Michèle Vullien, conseillère général du canton de Dardilly, souligne la confusion qu’elle ressent au niveau des services de l’Etat, tant au niveau des prévisions de trafic que de la justification énergétique. Bernard Rivalta ( PS) rappelle qu’avec l’Etat on a l’habitude des contradictions. « On a l’habitude de voir l’Etat remettre en cause les décisions des élus », explique le conseiller socialiste en affirmant, pour les études préparées par l’Etat : « tous ces chiffres sont faux ». Guy Fischer met en cause aussi le poids du lobby autoroutier. Les élus de gauche mettent en cause le poids de la technostructure ( voir l’encadré).
Majorité de droite gênée
Les élus de la majorité sont gênés. Impossible pour eux d’ironiser sur les promesses non tenues du président de la République, sur l’inconstance de ministre, sur le poids de la technostructure.
Pour eux, le réalisme critique prévaut. Les plus zélés soulignent quelques traits “intelligents” du projet « d’Etat ». Pour Jacques Meyer ( UMP), conseiller de Neuville comme pour Dominique Perben ( UMP) le coup étant en quelque sorte parti, l’heure est au regret, mais aussi à l’espoir d’une étude rapide du raccordement par le nord.
Le débat est tendu. Bernard Rivalta a annoncé le refus de son groupe de voter l’avis proposé par le président Mercier. Le PC et les Verts annoncent qu’ils voteront contre. Bernard Rivalta demande un vote public, pour que les conseillers de droite favorables au projet d’Etat, très perturbant pour l’OUest lyonnais, prennent leurs responsabilités à deux mois des élections municipales.
Les conseillers PC, Verts, PS ont voté contre, comme Michèle Vullien, alors que les élus de la majorité départementale ( sauf 1 élu UMP, et un élu UDF) ont suivi le président Mercier.
Pour un nouveau pont sur la Saône
et le respect de la plaine des Chères
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Les conseillers généraux se sont prononcés contre les tracés proposés et ont demandé que soient traités les aspects suivants. Ils veulent le maintien des études pour une
–des étd’unliaison définitive A89-A6 plus directe que le projet actuel au droit du nœud autoroutier avec A46. ILs veulent la prise en
– La prise en compte par l’État de la liaison du Val de Saône avec l’ensemble autoroutier grâce à un nouveau pont sur la Saône et liaison avec la déviation de la RD16. Ils veulent le respect
– Le respect de la plaine des Chères où sera construit le barreau A6-A46. Le Conseil général défend la proposition d’une variante pour le barreau A6-A46 qui suivrait la voie ferrée de Marcilly à Quincieux. Elle aurait plusieurs avantages : la protection de la plaine des Chères en évitant une nouvelle saignée et, des économies pour les finances publiques avec l’intégration d’un pont sur la Saône, en liaison avec la déviation de Chasselay sur la RD 16.
Le raccordement court
ne tient pas compte du transfert vers les transports
collectifs
Pour Gilles Buna ( Verts) comme Bernard Rivalta ( PS), le raccordement court de l’A 89 vers l’A6, de La Tour de Salvagny à Limonest, ne tient pas compte des
Critiquent leprévisions de trafic présentées par la Direction Régionale de l’Equipement.
En effet, la progression des trafics n’est pas une fatalité. « Les services de l’Etat s’appuient sur l’enquête des déplacements des ménages de 1995, alors que la dernière enquête fait état justement d’un changement dans les comportements, avec une utilisation accrue des transports collectifs » expliquant en substance les deux conseillers généraux.
Investir dans une pénétrante qui draine du trafic aux portes de Lyon, c’est concurrencer l’effrot en faveur du train dans l’Ouest lyonnais.
Le lobby autoroutier en cause
Plusieurs élus de gauche ont expliqué la hâte de boucler la desserte autoroutière à l’Ouest de Lyon part la nécessité d’apporter à la société concessionnaire un complément de trafic susceptible d’apporter une meilleure rentabilité. « Les études sonrt confiées à des bureaux d’études qui dépendant des sociétés mêmes qui ont intérêt à construire les autoroutes » estime Gilles Buna… Cette autoroute a été autorisée au moment où existait l’adossement » ( qui permettait à une société d’autoroute d’investir dans une nouvelle opération les bénéfices réalisés avec une concession précédente) pense le conseiller Vert.
« Il n’y a pas eu de mise en concurrence. Le tracé sud est le seul qui satisfasse la demande du concessionnaire, mais ce parcours ne correspond pas à l’intérêt public ».
Michèle Vullien : on voit qu’on est sous la pression technocratique
Michèle Vullien, conseillère générale ( Sans étiquette) de Dardilly, s’interroge sur la précipitation avec laquelle l’Etat soumet un projet à enquête publique. Pour elle, ASF a prévu d’ouvrir en 2012 et l’Etat répond à la demande de la société concessionnaire. Alors, dit-elle que Dominque Bussereau, actuel ministre s’est dit d’accord avec une réouverture du dossier en faveur du raccordement « Nord », la conseillère rappelle que les hauts fonctionnaires de l’Equipement, font pression pour imposer la solution sud. « On voit qu’on est sous la pression du lobby économique et technocratique. La technostructure continue d’avancer son rouleau compresseur » explique l’élue.
« Pourquoi ne pas libérer la décision publique de la pression des lobbys » pense aussi Gilles Buna