Pour l’Université Lyon 1, parmi les premières universités françaises en sciences et santé, les effectifs de nouveaux étudiants en sciences et dans les IUT sont étonnamment stables. L’Université qui met en avant la santé, l’environnement les matériaux dans ses axes de développement, peine à être reconnue à sa juste valeur.
Une partie de la société française est fâchée avec la science, brouillée avec des technologie et flirte avec l’obscurantisme. Ce n’est sans doute pas fini. L’université Lyon 1, première université scientifique de Rhône-Alpes, une des toutes premières universités scientifiques françaises reflète sans doute ce manque d’attrait pour les filières scientifiques et techniques alors que les étudiants se prennent par milliers vers certaines filières de sciences humaines ou culturelles.
Lyon 1 met pourtant en avant comme filières d’excellence la santé, l’environnement et les matériaux, avec par exemple l’Ecole Chimie Physique de Lyon. Mais à Lyon 1 comme ailleurs, les études scientifiques, en sciences dites exactes et en sciences du vivant, attirent moins que les études en Sciences et Techniques en Activité Physique et Sportives (STAPS).
A la rentrée de septembre 2015, les effectifs de nouveaux étudiants, ont progressé par rapport à 2015 : 5256 contre 5289 selon des données provisoires, soit une augmentation de 67 étudiants, et de 1,3%. La filière STAPS a fait le plein avec les seuls étudiants de l’Académie de Lyon et les étudiants d’autres Académies n’ont pu trouver de la place. La filière santé a beaucoup progressé. Les effectifs des filières DUT ont reculé de 5% et ceux de LMD Technologie se sont tassé de quelques étudiants. Ces chiffres, les responsables de l’Université soulignent qu’ils sont provisoires.
Cela fait quand même plusieurs années que les filières scientifiques peinent à séduire les étudiants. Il faut dire que le système d’enseignement comme le système scientifique français interdisent de mettre en place des orientations capables de motiver largement les étudiants.
Orientation active limitée
Dans un système fondé sur la liberté de choix des bacheliers, sans prise en compte des débouchés, l’Université ne peut que pratiquer ” l’orientation active” imposée par les textes. Tout titulaire d’un baccalauréat peut demander à s’inscrire à l’université. Lyon 1 intègre donc environ 50 bacheliers professionnels pour lesquels une année de mise à niveau est parfois proposée, avec des résultats souvent peu probants. (1)
Lyon 1 parvient à insérer quand même 85% de ses diplômés grâce un corps d’enseignants-chercheurs dont les compétences sont réelles. Mais ces compétences ne sont pas reconnues par les classements internationaux comme le fameux classement de Shanghai qui met en avant les publications dans les grandes revues mondiales comme Nature ou Science.” Lyon 1 n’apparait guère car l’essentiel des articles vient d’unité mixte de recherche partagée avec de grands Etablissements Publics de Recherche comme le CNRS, l’INSERM.” regrette François-Noël Gilly, président de l’Université.
Les enseignants chercheurs de Lyon 1 figurent parmi les meilleurs spécialistes français dans leur domaine, c’est le cas en mathématique, en santé, en physique, mais aussi en environnement. Pierre Joly, Professeur des Universités en Ecologie, Directeur du Laboratoire d’Ecologie des Hydro systèmes naturels et anthropisés, Directeur de la Fédération de recherche Bio Environnement et Santé, a été nommé à l’Institut Universitaire de France en 2015.
L’Université Lyon 1 attire aussi des chercheurs dans de nombreuses disciplines, des scientifiques de renom, même si elle ne peut pas aligner les rémunérations d’établissements comme l’Ecole Polytechnique de Lausanne. Mais tout compte fait, les chercheurs qui choisissent Lyon ne le regrettent pas…
- L’Université peut conseiller un lycéen sur son orientation mais sans lui demander d’autres informations que copie de son diplôme. Elle ne peut lui demander ni les notes à l’examen ni de dossier scolaire.