Des élus qui font le tour du domaine de Lacroix Laval dans un char tiré par des chevaux, d’autres dans un petit train, Michel Barnier, ministre de l’Agriculture qui discute avec des éleveurs de moutons ou des producteurs de fruits, des haltes pour déguster une charcuterie, un fromage, deux doigts de beaujolais ou de coteaux du lyonnais: les Rendez-vous de l’agriculture sont ,à la veille de la rentrée, un événement populaire et familial qui cherche judicieusement à rapprocher consommateurs citadines et agriculteurs.
Ce samedi matin, les Rendez-vous largement installés dans le cadre vert et vallonné du Domaine de Lacroix Laval, près de Lyon, ont été parcourus sous le soleil par les élus et les professionnels. Michel Mercier, président du Conseil général du Rhône, qui déploie une action en direction de l’agriculture, et le Préfet Jacques Gérault, étaient guidés par Joseph Giroud, président de la Chambre d’Agriculture du Rhône.
Comment se forment les prix
Comme les personnalités, les visiteurs peuvent découvrir encore ce samedi après-midi et ce dimanche, des dizaines de facettes de l’agriculture et de l’élevage du département du Rhône: des vaches, des moutons, des chevaux de trait, avec un concours de percherons, des tracteurs, des équipements pour travailler en forêt, pour préparer du bois de chauffage, des stands de producteurs de fruits, de vins, des représentants du tourisme vert.
Informer sur les prix
Le thème de ces rendez-vous a été judicieusement choisi: le visiteur peut s’informer pour chaque filière, de la manière dont se forment les prix. En interrogeant, en regardant, en lisant la documentation, les affiches, le consommateur urbain peut mieux comprendre que les produits alimentaires, le lait, les fruits, les fromages, la viande, n’arrivent pas sur sa table par un coup de baguette magique. Informer sur les prix, sur l’origine des produits, sur leur fabrication, c’est sensibiliser le consommateur à l’intérêt, environnemental, des produits locaux et régionaux.
D’autant plus que les formules se multiplient pour rapprocher paysans et consommateurs. Marchés, points de vente, transformation et vente à la ferme auberges rural, tourisme vert, paniers, produits régionaux dans les rayons de la distribution: il y a cent manières de consommer régional et local. On peut même aller soi même parfois, cueillir ses fruits et ramasser ses légumes directement dans le vergers ou le jardin du producteur.
Vingt pour cent de la surface du Grand Lyon
Le rapprochement consommateur-producteur est un enjeu d’aménagement du territoire, comme le disent les spécialistes! C’est capital pour la métropole lyonnaise qui grandit. Le Grand Lyon a donc décidé une première fois en 2006 de participer aux rendez vous de l’agriculture. Avec 20 % de la surface de la communauté urbaine, les terres agricoles hébergent 210 exploitations dédiées aux fruits, légumes, céréales et à l’élevage. Le Grand Lyon reste l’une des cinq métropoles de France à conserver une belle proportion de terrains agricoles et naturels.
Le Grand Lyon a renforcé sa politique en faveur de l’agriculture et des espaces naturels et agricoles périurbains en novembre 2006. Il a une capacité d’intervention pour faciliter les installations, accompagner les mutations de l’activité agricole au cadre périurbain en favorisant l’émergence de nouvelles formes de valorisation des productions alimentaires et non alimentaires comme la biomasse, et en favorisant des pratiques culturales préservant la biodiversité et le cadre de vie.
Le Département du Rhône est aussi très impliqué dans l’agriculture. C’est le département de la région où les zones rurales sont les plus peuplées par des agriculteurs. Le recensement agricole de 2000 y dénombre 8 300 exploitations. En douze ans, le Rhône a préservé les trois quarts de ses exploitations, alors que la région et même la France n’en conservent que les deux tiers. Le territoire agricole a perdu 13 700 ha depuis 1988 (soit 0,7% par an). Ce phénomène est plus marqué que dans les autres départements de Rhône-Alpes (avec moins 0,4 % par an).
Les travaux d’infrastructure routière, l’urbanisation et l’abandon de surfaces peu productives en sont les principales causes. Aujourd’hui, la Surface agricole Utile occupe 150 000 ha, soit 46 % de la surface du Rhône contre 50 % en 1988. Sur une surface qui se réduit, les exploitations doivent miser sur la qualité. De nombreuses exploitations proposent des produits bénéficiant de signes de qualité: Agriculture biologique : 50; Conversion en agriculture biologique : 16; AOC : 3593; Label : 193; Certificat de conformité : 91; Autres avec cahier des charges : 451 Cette évolution doit satisfaire le consommateur.