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Le printemps arrive au Col de l’Aupet, dans le Vercors

On part de la Richardière, hameau de la commune de Chichiliane (Maison du Parc Naturel Régional du Vercors), au pied du Mont Aiguille dont la face est toujours impressionnante, d’où qu’on la voit. Sur la rive gauche du ruisseau de Donnière, qui descend des Rochers du Parquet, on s’élève en laissant le fond de la vallée livré aux cultures. Au loin vers l’Est, la tête ronde de l’Obiou apparaît encore blanche.


On pénètre dans la forêt de Bararioux, dont la lisière est semée de quelques primevères, de quelques violettes. On évolue au milieu de buis typiques des sols calcaires, puis on entre dans la hêtraie sapinière caractéristique du Vercors, où d’abord le hêtre domine.


Certains individus sont assez impressionnants, avec leur tronc gris, lisse et droit, aux belles proportions. Quelques uns seulement portent des feuilles d’un vert lumineux. Le sentier monte très doucement, en décrivant des lacets assez réguliers, vers la forêt de Chasel, sur un sol confortable d’humus parfois mêlé de graviers, où les feuilles de hêtres forment un tapis bruissant ou au contraire, un matelas spongieux imbibé de l’eau des neiges qui disparaissent. On a pénétré dans la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux, dont un panneau rappelle le caractère sauvage. Ici, chacun est responsable de lui-même, veiller à respecter l’environnement, mais veiller aussi à sa propre sécurité.



Sapinière



La proportion de sapins augmente petit à petit, certains étant de très belle taille, plus de trois mètres de circonférence, solidement plantés dans la pente où ils ont empêché la chute d’un gros bloc. On arrive au dessus du torrent qui dévale du col d’Aupet. Le lent travail des eaux, qui se poursuit sous nos yeux, a creusé cette partie plus tendre du massif calcaire formé par l’accumulation des sédiments, pour isolé le fier Mont Aiguille de l’alignement oriental du balcon du Vercors.


La percée dans la montagne laisse entrevoir le sommet du col à 1653 mètres d’altitude, et à sa droite la silhouette du Mont Aiguille ( 2087 mètres) soudain plus proche, et moins imposant, la face ouest laissant apparaître un profil vertical , mais plus irrégulier que la face sud ouest.


La flore encore clairsemée, a capté les premiers signes de redoux. Quelques spécimens de tussilage, Tussilago farfara, sont déjà bien ouverts. Cette composée est déjà dégustée par un insecte pollinisateur. Une gentiane printanière, comme égarée, brille de tout son bleu. Les pins à crochets sont plus nombreux, mêlés aux sapins.


Plus haut, les plaques de neige s’attardent, dans les creux exposés au nord, que le soleil n’atteint pas. La neige a vient de fondre, laisse l’herbe jaunie par l’hiver est encore peignée porte encore la marque du manteau neigeux qu’elle vient de quitter. Des trous de rongeurs parsèment ici et là. Ici et là percent des feuilles vertes, parfois une grande gentiane. C’est le paradis des crocus, Crocus albiflorus, blancs ou mauves qui offrent leur pollen jaune à l’intérêt d’un pollinisateur.



Le panorama est impressionnant, avec un relief de décor calme, sans presque de vent, où les dernières neiges accentuent les contrastes. Au sud les Rochers de Parquet. Devant nous à l’ouest, il serait possible par le Pas de la Selle, de rejoindre le plateau, d’atteindre le Pas de Bachasson, puis la cabane de Aiguillettes et le Grand Veymont par le sentier de grande randonnée qui permet la Grande Traversée du Vercors. Au Nord, la Pointe du Petit Veymont, la pointe du Grand Veymont encore tout alourdi de neige, puis plus loin encore, la Grande et la Petite Moucherolle et les confins septentrionaux du massif. La redescente peut être effectuée par le même itinéraire, où en direction de la Batie, puis de Saint-Michel les Portes.



michel.deprost@free.fr


Pour en savoir plus sur le Parc du Vercors :


http://www.pnr-vercors.fr/index_2.php


Le site permet d’accéder au site de la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux du Vercors et à la base de données permettant de déterminer espèces de la flore et de la faune.


Pour aller au Col de l’Aupet: Richardière se trouve à environ 6 kilomètres de la gare de Clelles, sur la ligne Grenoble Gap


http://www.ter-sncf.com/Images/41aff_tcm23-21075.pdf



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