La récolte de miel 2015 a été correcte, après trois années catastrophiques, estime l’Union Nationale de l’Apiculture de France.
Après des récoltes 2012, 2013 et 2014 catastrophiques, avec des baisses de 50 à 80% dans certaines régions et malgré des pertes en fin d’hiver de plus de 30% dans de nombreux secteurs, l’Union Nationale de l’Apiculture Française signale “ une production moyenne relativement correcte.” Une mortalité normale en fin d’hiver s’établit à 15% environ et certaines colonies d’abeilles pouvant disparaître faute de nourriture.
Les conditions météo ont été très contrastées : printemps précoce a été marqué par des jours de canicule suivis de grandes sécheresses ou des pluies intenses selon les régions. Les récoltes n’atteignent pas pour autant une production satisfaisante et suffisante pour la filière et les consommateurs. La récolte 2015 devrait se situer entre 15 000 et 17 000 tonnes. La France produisait en 1995 environ 33 000 tonnes de miel et importait cette même année entre 6 000 et 7 000 tonnes alors qu’en 2014, elle ne produisait plus que 10 000 tonnes avec une importation record de près de 30 000 tonnes en provenance de l’Asie, des pays de l’Est ou d’autre pays de la Communauté Européenne. L’UNAF ne le précise pas mais la filière apicole française est principalement victime de son manque de compétitivité : taille des élevages, élevages amateurs, manque de structuration de la filière pour un suivi sanitaire satisfaisant, manque de formation.
Des intoxications sur le colza?
Sans donner de précisions, l’UNAF signale que des intoxications ont accompagné la récolte de miel sur colza qui a été “plutôt bonne”. La récolte de miel de tournesol, recherchée en raison de son abondance est le plus souvent médiocre et dans certains secteurs du Sud-Ouest parfois très faible. La récolte de miel de romarin, qui n’est pas une culture traitée, a été elle aussi bonne. Le miel de thym est quasiment inexistant, ce qui n’a pas de lien avec d’éventuels traitements phytosanitaires, inexistants sur cette plante sauvage.
Hormis dans quelques zones, la récolte d’acacia au printemps a été bonne, comme celles de châtaigniers et de lavande.
En montagne les miellées ont été souvent généreuses hormis sur les plateaux calcaires. Sur de nombreux terroirs les abeilles ont bénéficié de miellat en grande quantité ce qui a permis une très bonne récolte de miel de forêt. Le miel de sapin a été très capricieux, abondant dans certains secteurs, inexistant ailleurs.
Pressions du frelon asiatique
Dans de nombreuses régions, la prédation du frelon asiatique dont la progression est rapide a été très forte dès le milieu de l’été. Cette prédation a affaibli les colonies laissant présager un mauvais hivernage.
Pour Gilles Lanio, Président de l’UNAF : « malgré la mise en place, en 2013, du Plan de Développement Durable de l’Apiculture annoncé à grand renfort de communication par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, l’objectif principal qui était de redonner à la France sa place de grand pays producteur de miel est malheureusement loin d’être atteint et les demandes essentielles des apiculteurs ne sont toujours pas entendues ! » Cette préoccupation rejoint celle de Dino Cinieri, député de la Loire, qui demande un plan de relance de l’apiculture.