L’abaissement de 80 à 50% de l’approvisionnement électrique de la France représente des risques pour les secteurs industriels consommateurs d’énergie. C’est ce que rappelle l’Union des Industries Utilisatrices d’Energie. L’UNIDEN qui réunit 37 entreprises représente les industries consommatrices d’énergie en France, représentant 70% de la consommation industrielle d’électricité.
« Pour certains industriels, rappelle Fabrice Alexandre, le prix de l’électricité peut représenter jusqu’à 40% du coût de revient, et constitue un critère déterminant dans les décisions d’investissement de groupes internationaux en situation de concurrence mondiale ». C’est le cas du secteur de la chimie, de secteurs de transformation des métaux.
L’électricité nucléaire, rappelle l’UNIDEN, a permis à la France de maîtriser l’évolution des prix de l’électricité pendant plusieurs décennies. Cette différence s’estompe du fait de l’ouverture du marché européen de l’énergie. L’énergie nucléaire est accessible hors de France. Les prix de l’énergie ont tendance à augmenter sous l’impact de la hausse du prix des énergies fossiles, eux-mêmes très instables.
L’électricité doit rester
un levier de compétitivité.
« Passer de 75% à 50% d’électricité d’origine nucléaire (hypothèse dite « basse » !), c’est supprimer 100 TWh d’électricité nucléaire, soit l’équivalent de la consommation industrielle d’électricité : l’outil industriel français et les emplois associés, directs et indirects, sont en jeu »
Le remplacement des 100 TWh à partir de ressources fossiles ou par des renouvelables, ce qui est et sera le cas de l’Allemagne représenterait, selon l’Union Française d’Electricité un surcoût de 60 milliards d’euros. Ce surcoût impliquerait nécessairement une forte augmentation du prix de l’électricité pour les entreprises.
Menace pour les entreprises
en situation de concurrence
La marche sera trop haute pour celles qui sont en situation de concurrence internationale, souligne l’UNIDEN. En effet, le prix actuel de l’électricité en France, autour de 50 € / MWh hors transport et taxes, est très supérieur à celui observé par les membres de l’UNIDEN sur les principaux marchés concurrents dans le monde.
La main d’œuvre n’est en effet dans de nombreuses industries, par le facteur le plus déterminant. Dans de nombreuses industries, très capitalistiques (investissements lourds), impliquant la transformation de la matière (métallurgie, chimie) les prix de l’énergie sont inférieurs à ce qu’ils sont en Europe.
- Amérique du Nord : entre 20 et 40 € / MWh ;
- Chine : entre 35 et 40 € / MWh ;
- Golfe : entre 10 et 15 € / MWh ;
- Australie : entre 20 et 25 € / MWh.
Des éco systèmes
Dans ce contexte, rappelle l’organisation industrielle, tout ce qui érode la compétitivité industrielle française pèse lourd dans les décisions d’investissement de long terme et dans les arbitrages de production à court terme.
Or, les membres de l’UNIDEN sont souvent au cœur d’écosystèmes créateurs d’emplois industriels, de services aux industries, donc de croissance. « Le chlore est un produit qui ne circule pas facilement, pour des raisons de sécurité. Or la production de chlore est consommatrice d’électricité. Produire du chlore plus cher, peut entrainer la délocalisation de la production du chlore, qui peut être produit dans de nombreux pays, comme c’est le cas en Chine. Mais les industries liées à l’utilisation du chlore sont liées à cette source d’approvisionnement. Si la production de chlore se déplace les utilisateurs de chlore se déplaceront ».
Le maintien d’industries utilisatrices d’énergie moins chère est nécessaire pour, l’UNIDEN au maintien de toutes une série d’industries.