Le Commissariat à l’Energie Atomique,CNIM, Air Liquide, la société Choren, et les sociétés SNC Lavalin, Foster-Wheeler France et MSW Energies lancent la première phase du projet de construction d’un démonstrateur BtL – « Biomass to Liquid » – de production de biocarburants de deuxième génération à Bure-Saudron, en Haute Marne. Cet investissement est réalisé dans le cadre de l’accompagnement du laboratoire de recherche sur le stockage profond des déchets radioactifs en cours de réalisation dans le secteur.
Il existe deux générations de carburants produits à partir de la biomasse. La première génération par exemple par fermentation, ne valorise qu’une partie de la biomasse. Les biocarburants de deuxième génération mettent en œuvre des procédés chimiques ou thermiques qui dégradent plus complètement la matière végétale. Ces carburants sont notamment étudiés à l’Institut Français du Pétrole à Solaize, près de Lyon.
Deux voies
La production de biocarburants de deuxième génération vise à utiliser plus complètement la biomasse. Elle est pratiquée selon deux voies. La voie thermochimique permet de produire du biodiesel ou du kérosène. L’autre voie est la voie « enzymatique », dans laquelle la cellulose de la plante (glucose) est convertie en bioéthanol, incorporable à de l’essence.
L’objectif de l’opération lancée à Bure-Sandron est de démontrer la faisabilité technique et économique d’une chaîne complète de production BtL en France: collecte puis conditionnement de la biomasse, gazéification, traitement des gaz, conversion en carburant de synthèse via le procédé Fischer-Tropsch. L’introduction d’hydrogène pour optimiser le rendement massique constituera une première mondiale.
La construction de cette installation pré-industrielle interviendra au vu des résultats de cette étude attendus pour juin 2011. Le démonstrateur pré-industriel utilisera comme matière première les ressources forestières et agricoles locales, estimées à 75.000t/an de matière sèche. La production attendue est de l’ordre de 23.000t/an de biocarburant diesel / kérosène / naphta). La filière permet la production d’un biocarburant de très haute qualité, tant du point de vue du fonctionnement des moteurs que de leurs émissions de polluants.
Le choix d’implanter l’unité pilote sur le site de Bure-Saudron concrétise aussi les engagements pris en 2006 par la filière nucléaire, d’accompagner le développement économique des territoires qui accueillent le laboratoire de recherche sur le stockage des déchets nucléaires en couche géologique profonde.
