L’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse, avec l’aide des Missions d’Expertise et de Suivi des Epandages (MESE), suit depuis 1998 l’évolution de la qualité des boues d’épuration épandues sur le bassin Rhône-Méditerranée. Les résultats sont très satisfaisants, signale une étude publiée par l’Agence. Les boues impropres sont polluées par du cuivre d’origine “agricole”.
Le traitement des eaux résiduaires urbaines dans les stations d’épuration génère environ 265 000 tonnes de matières sèches par an sur le bassin Rhône-Méditerranée. Le recyclage en agriculture est une des principales filières auxquelles les collectivités ont recours. La valorisation agricole est en effet facile à mettre en oeuvre, économiquement avantageuse et intéressante sur le plan agronomique.
La qualité des boues a jadis posé question. On s’est interrogé sur la présence de métaux lourds ou d’éléments organiques qui auraient pu compromettre l’utilisation sûre de ces intrants. La vigilance s’impose toujours. Pour pérenniser ce recyclage, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée mène régulièrement des études sur la qualité des boues et les dernières données datent de 2004.
Les analyses ont porté sur 1800 échantillons de boues provenant de 561 stations d’épuration du bassin Rhône-Méditerranée. L’étude a pris en compte toutes les catégories de stations d’épuration avec une majorité de stations de 2 000 à 10 000 équivalents habitants (EH). Les analyses ont contrôlé les paramètres imposés par la réglementation : les éléments traces métalliques et les composés traces organiques. Les conclusions de l’étude sont les suivantes : « La qualité globale des boues est très bonne et les moyennes des analyses pour les différents paramètres se situent très en deçà des limites réglementaires. De plus, on constate globalement peu de dépassements des seuils réglementaires. Seules 5% des stations d’épuration ont des boues non conformes. »
Du cuivre ” agricole” dans les boues non conformes
Les boues non conformes sont évacuées en décharge ou à l’incinération. Les boues on conformes sont pour la moitié polluées par du cuivre issu de traitements viticoles ou arboricoles, et ponctuellement d’eau potable « agressant » certaines tuyauteries en cuivre.
Cette troisième année de suivi confirme la tendance à la baisse des contaminants présents dans ces boues. Pour l’Agence, cette évolution positive est probablement due à l’amélioration des rejets aux réseaux d’assainissement et en partie à l’abandon du recyclage agricole par les collectivités produisant des boues de moins bonne qualité.
Pour en savoir plus : « Qualité des boues urbaines épandues sur le bassin Rhône Méditerranée : situation 2004 » (étude complète et plaquette).
Documents disponibles sur le site de l’agence de l’eau www.eaurmc.fr rubrique documentation.
