Edouard Simonian, maire du Bourget du Lac a accueilli ce vendredi matin dans les ruines du château de Thomas II, les conseillers régionaux, les élus, les responsables d’associations de défense de l’environnement pour la présentation du projet de classement du lac du Bourget et de la Chautagne en Réserve Naturelle Régionale.
Le lac du Bourget, est le plus grand lac naturel entièrement français et il est le deuxième lac alpin de Rhône-Alpes après la partie française du lac Léman. IL se trouve à une altitude moyenne de 231,5 mètres et sa profondeur maximale est de 145 mètres. Le lac bénéficie depuis plusieurs décennies d’actions d’amélioration. La réaction aux dégradations a commencé il y a une quarantaine d’années, avec la construction d’un collecteur d’eaux résiduaires urbaines. Le lac est aujourd’hui ceinturé par un réseau qui permet de traiter les eaux usées et de les rejeter dans le Rhône dont le pouvoir de régénération est assez efficace.
Le lac est aussi protégé par plusieurs règlements spécifiques : Arrêté de protection de biotope ( milieu biologique déterminé offrant des conditions d’habitat stables à un ensemble d’animaux et de végétaux), réseau Natura 2000 ( réseau européen de sites abritant des habitats et des espèces d’intérêt communautaire, listés dans les directives européennes), Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF).
Roselières
Des actions ont été réalisées pour protéger les roselières, zones de nidification pour les nombreux oiseaux qui nichent autour du lac, ou zone d’accueil pour des migrateurs. Des piquetages ont été installés pour protéger les roselières de l’intrusion des embarcations. Le remodelage de plusieurs secteurs de rivages est aussi engagé à l’est, avec la création d’un linéaire supplémentaire. Les frayères où les espèces emblématiques de poissons du Bourget viennent pondre on aussi été créées. Michel Dantin, président du Comite de Bassin Rhône-Méditerranée, a rappelé que les apports annuels en phosphore ( via le phosphate des lessives par exemple) sont inférieurs à l’objectif de 30 tonnes par an, ce qui a généré des résultats positifs.
Une vision globale
Mais tout cela ne suffit pas. On a découvert il ya deux ans que des poissons du lac étaient contaminés par des PCB et la commercialisation de plusieurs espèces a été interdite. Il faut étudier et tarif le cocktail des susbtances dangereuses diverses qui peuvent être concentrées dans les eaux et les organismes. Il faut par exemple protéger tout le bassin versant, des pollutions diffuses générées par l’agriculture ou les cultures particulières, des pollutions générées par les eaux de ruissellement de chaussées ou de parking. Il faut aussi une vision qui prenne en compte la liaison entre le Rhône et le lac. En effet avant la création des équipements hydroélectrique sur le fleuve par la Compagnie Nationale du Rhône
Pour le Comité Intersyndical pour l’Assainissement du Lac du Bourget (CISALB), le projet de
Classement en Réserve Naturelle Régionale a notamment pour objectifs d’asseoir une image forte et cohérente du lac en tant qu’espace naturel exceptionnel et d’instaurer une instance de concertation unique. La superficie de la Réserve serait de 5 778 hectares. Son périmètre comprend 8 habitats remarquables, 19 espèces végétales et 24 espèces animales à protéger. La lancement de la Réserve suppose l’accord de dix propriétaires. Jean-Jack Queyranne, président du Conseil régional a rappelé que le projet serait mené avec un souci de concertation.
Des résultats
Des actions ont déjà permis de protéger et de mettre en valeur le patrimoine naturel des rives du lac dans le secteur sud. Un observatoire a été aménagé depuis plusieurs années pour permettre l’observation de la roselière et de l’étang des aigrettes. Une tour du château de Thomas II a été aménagée pour offrir un point de vue encore meilleur. C’est là que Xavier Gayte, directeur du Conservatoire a présenté le projet de Réserve Naturelle Régionale, en montrant l’ampleur et la cohérence de la démarche.
Une démarche qui comprend l’ouverture d’un débat sur les rapports entre le lac et le Rhône. Un retour au fonctionnement naturel du lac supposera le retour des variations de niveau, au rythme des variations des apports d’eau du Rhône, via le canal de Savières. Or, depuis une quarantaine d’années, le niveau du lac du Bourget de varie plus.
C’est la variation de niveau qui permettait le renouvellement des milieux près des rives. Aux hautes eaux succédaient un retrait du niveau qui permettait l’apparition d’espèces végétales différentes, la destruction de la biomasse produites sous les eaux.
La stagnation des eaux a entraîné la production de vase en particulier dans les ports. Des opérations de curage seront nécessaires pour retrouver les fonds naturels. Le retour à la variation des niveaux vamettre en cause des équipements construits à l’époque des eaux maîtrisées. Les plaisanciers devront changer leurs habitudes, réapprendre à naviguer avec des niveaux d’eaux variables, se méfier de hauts fonds. Bref, renouer avec un lac naturel, le Bourget de toujours.
Pour en savoir plus sur le Conservatoire du Patrimoine Naturel de Savoie:
http://www.patrimoine-naturel-savoie.org/
Etaient présents entre autres, Dominique Dord, député-maire d’Aix les Bains, Xavier Dullin, conseiller municipal de Chambéry,conseiller régional, Eliane Girault, Hélène Blanchard, Renée Poussard, Bernadette Chambre,conseillères régionales, Jean Pierre Vial, sénateur, vice-président du Conseil Général de Savoie, Eric de Kermel, président du Conservatoire du Patrimoine Naturel de Savoie.
