Le 15 octobre 2012, la centrale nucléaire du Bugey a déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire la présence de tritium en quantité supérieure à 100 becquerels par litre (Bq/l) dans les eaux souterraines, dans un endroit très localisé du site, entre les unités de production n°2 et 3 et le Rhône.
Le tritium est un élément radioactif produit lors de l’exploitation des centrales nucléaires. Il est stocké, contrôlé et comptabilisé sur site, dans de grands réservoirs avant d’être rejeté conformément aux autorisations de rejets. L’ASN , rappelle par ailleurs que les concentrations en tritium évoquées ne présentent pas de risques pour la santé. Même un concentration du tritium le long de la chaine alimentaire, dans des cultures, ne présente pas de risques ( 1). Les concentrations déectées sont largement inférieures au niveau maximal admis par l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais comme tout élémént radioactif, le tritium doit être suivi.
L’eau chargée en tritium quis’est écoulée vers le Rhône où elle est diluée. Cette eau n’est pas utilisées ni pour l’eau potable ni pour les besoins agricoles.
Une fuite et la montée des eaux
L’exploitant de Bugey a réalisé des investigations pour déterminer l’origine de la fuite. Le 12 décembre 2012, un défaut d’étanchéité a été repéré sur un circuit présent dans un caniveau enterré. Ce circuit est destiné au transfert d’effluents depuis les bâtiments des auxiliaires nucléaires vers les réservoirs d’effluents.
La montée du niveau d’eau de pluie dans le caniveau au-dessus du revêtement étanche conjugué au défaut d’étanchéité ont entrainé les écoulements d’eau chargée en tritium qui a élevé la concentration en tritium mesurée dans la nappe phréatique. Compte tenu du faible écoulement de la nappe, des traces de tritium peuvent être mesurées pendant plusieurs mois. Ce circuit d’effluents n’est plus utilisé depuis le 19 octobre 2012.
Les contrôles complémentaires d’étanchéité
Pour renforcer la surveillance de la nappe phréatique, les équipes de la centrale ont foré, en février 2013, cinq nouveaux puits de contrôle sur le site, entre les unités de production n°2 et 3 et le Rhône. Ils s’ajoutent aux 60 puits déjà répartis sur l’ensemble du site, dont 9 dans cette zone. Un de ces nouveaux puits présente également des traces de tritium, cohérentes avec celles relevées sur un puits voisin.
De façon générale, les niveaux de tritium mesurés dans chacun des trois autres puits de contrôle concernés continuent de diminuer lentement.
1) Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, estime qu’une concentration en tritium ne doit pas être admise.