Le projet comprend cinq machines, d’une puissance totale de 11 mégawatts, pour un investissement de 15 millions d’euros. L’implantation est prévue sur quatre communes de la Communauté de Communes du sud de l’Ardèche ( Malarce sur la Thines, Monselgues, Sablières ,Saint Marguerite-Lafigère). L’investissement doit être réalisé par une société d’économie mixte dont la Communauté de communes détient 51% du capital, la société Eole Vent (Montpellier) détenant 49% du capital). Cette entreprise devrait céder une partie de ses parts à la Caisse des dépôts et Consignations.
Du côté de la Communauté de Communes, la souscription au capital dépend des garanties accordées par le Département de l’Ardèche et par la Région Rhône-Alpes.Le département de l’Ardèche a accordé sa garantie à hauteur de 750 000 euros, alors que la garantie de la Région, à hauteur de 500 000 euros, tarde.
L’incertitude juridique s’est ajoutée après le recours engagé par deux associations locales, dont l’association Vent de Respect, appuyées par 14 particuliers. Le maire d’une commune, hors de la communauté de communes des Cévennes Vivaroises, fait partie des opposants au projet depuis le début.
Philippe Faure est confiant quand à l’issue juridique du dossier, mais aussi quant au soutien des habitants. Les exécutifs des quatre communes qui portent le projet ont été réélus lors des dernières élections municipales.
L’investissement attendu à Malarce-sur-la-Thines complètera le parc ardéchois installé à la fin de 2007, dont la puissance était de 82 MW. Compt tenu des potentialités de raccordement au réseau électrique, et dans le souci d’un développement raisonné, on peut évaluer l’objectif de développement de l’éolien en Ardèche entre 300 et 400 MW à l’horizon 2015.
Ces investissements s’inscrivent dans la Programmation Pluriannuelle des Investissements de Production d’Electricité du 7 juillet 2006 fixée par arrêté ministériel. Pour l’éolien, l’objectif national est de 13 500 MW en 2010, dont 12 500 MW à terre et 1 000 MW en mer. L’objectif 2015 est fixé à 17 000 MW dont 13 000 MW à terre et 4 000 MW en mer.
L’objectif s’inscrit aussi dans les premières conclusions du grenelle de l’environnement d’octobre 2007, qui prévoit au titre du programme “efficacité, énergie et carbone”, d’augmenter de 20 millions tonnes équivalent pétrole, la production d’énergie renouvelable en 2020 et de dépasser une proportion de 20 % d’énergie renouvelable pour la consommation finale d’énergie.
Ce développement s’inscrit dans le cadre de la loi sur les orientations de la politique énergétique de la France du 13 juillet 2005, dite loi POPE qui crée les Zones de Développement de l’Eolien.
Ces zones à l’intérieur desquelles, depuis le 14 juillet 2007, les tarifs de rachat sont garantis par EDF, constituent un outil de développement de l’éolien. En Rhône Alpes, une prospection du gisement éolien réalisée en 2002 par l’ADEME montre que l’Ardèche est l’un des départements à plus fort potentiel avec la Drôme. Près de 60 % du territoire ardéchois sont concernés par des vents de 300 W/m², soit un peu plus de 6 m/s. Trente pour cent du territoire départemental ont un potentiel de 200 W/m², soit 4 m/s , la vitesse qui permet le démarrage des éoliennes.
Le développement de l’énergie éolienne est intéressant, mais il ne faut pas oublier que cette énergie est intermittente et qu’un accroissement de la consommation, suppose aussi la création d’infrastructures de production permettant de pallier l’absence de production éolienne.