Ce 3 mars se tiendra en préfecture du Rhône, un comité de pilotage présidé par Jacques Gérault, préfet du Rhône, préfet de Région. Le comité étudiera les sept tracés proposés par réseau Ferré de France et soumis depuis plus de deux mois à concertation. Le préfet prendra le pouls des secteurs concernés. Environ 300 contributions ont été envoyées en préfecture du Rhône. Les plus courageuses et les plus déterminées ont été celles du Conseil Economique et Social, qui a exprimé sa « préférence » pour un tracé proche de l’agglomération lyonnaise, arrivant à la plate-forme de SIBELIN. Des associations de défense de l’environnement ou spécialisées dans les questions de transports (FRAPNA ou CEDRUL) ont exprimé des positions courageuses.
Ce qui n’est pas le cas de nombreuses collectivités. Le Grand Lyon et le Département du Rhône se sont dits opposés à un passage près de Lyon, le Grand Lyon imaginant un report de l’infrastructure loin de l’agglomération, loin dans l’espace, mais aussi, loin dans le temps. Le Conseil Général de l’Isère a estimé qu’aucun tracé n’était acceptable. Il n’a en fait pas choisi entre les tracés suivant la Ligne à Grand Vitesse au sud de Lyon (dans un secteur rural et agricole) mais il a aussi refusé les tracés qui, au sud comme au nord de l’agglomération, perturbe Vienne.
Le Préfet transmettra au Ministre des avis. Le Ministre tranchera. Il pourrait le faire rapidement, en ne retenant même qu’un seul tracé, sans étape intermédiaire avec sélection de deux ou trois tracés.
La procédure pourrait aller vite, ce qui permettrait de réduire la différence de calendrier entre le tronçon nord dont l’avant projet sommaire avance préparant l’Enquête d’Utilité Publique. Un engagement rapide de la branche sud permettrait d’engager rapidement l’étude de l’avant-projet-sommaire permettant l’engagement de l’Enquête d’Utilité Publique.
Parmi les participants figureront ce mardi 3, les opposants des secteurs de la vallée de l’Ozon, qui sentent en quelque sortent l’étau se resserrer autour du secteur. Les 9 associations de FRACTURE et la fédération FRACTURE ont envoyé au préfet leur contribution et FRACTURE présent au COPIL reprendra leurs conclusions. Les opposants aux tracés nord, poseront de nouveau la question « Doit-on réaliser un Contournement de l’Agglomération ambitieux permettant un réel report modal sur l’axe de Fret Nord-Sud connecté vers l’Italie, ou doit-on se contenter d’un Contournement de Lyon minimaliste qui ne ferait que répondre de façon temporaire à des enjeux locaux ? »
FRACTURE estime qu’un « Contournement Fret de l’Agglomération lyonnaise, maillon de la magistrale Eco Fret, se raccordant »directement à une nouvelle plate-forme multimodale rendue indispensable avec le doublement de la capacité du port de Fos sur mer, qui va générer près de 100 convois ferroviaires supplémentaires dans la vallée du Rhône, est la seule solution pérenne ». FRACTURE met en avant les problèmes de sécurité posés selon elle par le stockage et le passage de train sur la plateforme de SIBELIN, cette plate forme utilisée comme zone de stockage de train n’étant pas assujetti à la directive Seveso.
Il est certain qu’au-delà des tracés chiffrés, la facture du contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) s’alourdira des travaux nécessaires pour réduire les nuisances sur les voies de la rive gauche et de la rive droite du Rhône, où un surcroît de trafic arrivera inévitablement.