Champignons : le nombre d’intoxications augmente fortement

La cueillette des champignons se pratique beaucoup en cette période automnale. L’Anses et la Direction générale de la Santé rappellent que cette activité nécessite le respect d’un certain nombre de règles.

Au cours des deux dernières semaines, le nombre de cas hebdomadaires d’intoxications enregistré par les centres antipoison en France a atteint 493.©L.Shan

Tout d’abord, rappelle l’Office National des Forêts, la cueillette n’est pas une pratique libre mais seulement tolérée dans les forêts domaniales appartenant à l’Etat : elle doit rester dans le cadre d’une consommation familiale, et les prélèvements ne doivent pas excéder 5 litres. Les cueillettes excessives peuvent en effet menacer des espèces même courantes comme le muguet, ou les jonquilles. Certaines plantes sont protégées.

Partout ailleurs, la cueillette est soumise à l’autorisation préalable du propriétaire (article 547 du Code civil). En effet, toutes les forêts, même publiques ont un propriétaire (Etat, régions, départements, communes, personne physique ou morale).

Des végétaux à risques

Mais surtout, certaines baies et de nombreux champignons peuvent être toxiques, voire mortels. L’Anses signale d’ailleurs une augmentation du nombre de cas d’intoxication liés à la consommation de champignons signalés aux centres antipoison et de toxicovigilance. De juillet à début octobre les centres antipoison enregistraient un nombre de cas variant de 4 à 90 par semaine. Ce nombre est monté à 493 cas d’intoxications ces deux dernières semaines. Les conséquences de ce type d’intoxications peuvent être graves : troubles digestifs sévères, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe. Certaines intoxications sont mortelles.

Ignorance des risques

Ces intoxications peuvent résulter de différents facteurs : ignorance totale des risques, ignorance des espèces. La confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique très semblable est fréquente. La consommation de champignons comestibles en mauvais état ou mal cuits peut aussi être à l’origine d’intoxication.

Il est donc important de rester vigilant, que l’on soit connaisseur ou que l’on pratique la cueillette occasionnellement. Face à ces cas qui se renouvellent chaque année, l’Anses et la Direction générale de la santé (DGS) mettent donc en garde les cueilleurs et rappellent les bonnes pratiques à respecter. Elles recommandent :

  • De ne ramasser que les champignons que vous connaissez parfaitement, après identification rigoureuse (du champignon, de son milieu) : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup à d’autres espèces comestibles
  • De mettre en garde les enfants en forêt sur les risques qui existent de consommer des végétaux, des baies ;
  • Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, de ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Certains pharmaciens, en zones rurales, ou les associations et sociétés de mycologie locales peuvent être consultés ;
  • De cueillir uniquement les spécimens en bon état et de prélever la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification ;
  • De ne pas cueillir les champignons près de sites potentiellement pollués (bords de routes ,aires industrielles, décharges) ;
  • De bien séparer par espèce lors de la récolte, dans des sacs différents, les champignons récoltés pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ;
  • De déposer les champignons séparément, dans une caisse ou un carton, un contenant rigide, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement ;
  • De vous laver les mains après la récolte ;
  • De conserver les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et de les consommer dans les deux jours au maximum après la cueillette ;
  • De consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et de ne jamais les consommer crus ;
  • De ne jamais proposer de champignons cueillis à de jeunes enfants ;
  • Un réflexe utile : photographiez votre cueillette avant cuisson ! La photo sera utile au toxicologue du centre antipoison en cas d’intoxication, pour décider du traitement adéquat.

En cas d’intoxication

En cas d’apparition d’un ou plusieurs symptômes (notamment diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc. à la suite d’une consommation de champignons de cueillette : appelez immédiatement le « 15 » ou le centre antipoison de votre région, et précisez que vous avez consommé des champignons. Les symptômes commencent généralement à apparaître dans les 12 heures après la consommation et l’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement. En cas de symptômes, il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification. L’Anses assure la surveillance saisonnière des intoxications par des champignons à partir des données des centres antipoison.

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