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Changement climatique : Mont-Dore doit accentuer sa diversification touristique

          La Commune de Mont Dore, membre de la Communauté de Communes du Massif du Sancy, est un pôle touristique développé autour thermalisme, qui en fait la première ville d’eau d’Auvergne. La station propose de nombreuses activités estivales, et n’est pas totalement dépendante du tourisme hivernal. Mais la réduction de l’enneigement entrainée par le changement climatique contraint la commune à  réviser sa stratégie touristique et économique. 

La Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes a mis en ligne son rapport d’observations définitives concernant le contrôle des comptes et de la gestion de la commune du Mont-Dore, pour les exercices 2017 et suivants. Les magistrats des comptes ont veillé à intégrer, les données les plus récentes. Ce contrôle s’inscrit dans une une enquête nationale des juridictions financières, relative aux acteurs publics locaux du tourisme hivernal face au changement climatique en montagne.

Commune rurale et touristique de moyenne montagne, station thermale fréquentée principalement l’été au Sud-Ouest du
département du Puy-de-Dôme, Mont-Dore  appartient à la Communauté de Communes du massif du Sancy. Située à 1 000 mètres d’altitude et comptant près d’un millier d’habitants, Mont-Dore est la première station thermale d’Auvergne. Elle est avec la commune de la Bourboule et Besse-et-Sainte-Anastaise, l’un des trois principaux pôles touristiques du massif du Sancy. La  commune attire la majorité de ses touristes en été période durant laquelle la population permanente est multipliée par 9,3 contre 6,9 en hiver.

Ouverte en 1936, la station de ski du Mont-Dore s’étend sur le versant Nord du Sancy ( bonne exposition protégée du soleil) entre 1 200 et 1 850 mètres d’altitude. Elle compte 33 kilomètres de pistes de ski. Mont Dore n’est donc pas totalement dépendante des sports d’hiver. Elle propose de nombreuses activités, notamment l’été. Néanmoins, la station est  » contrainte de revoir sa stratégie, en raison du manque d’enneigement. » souligne le rapport de la Chambre des Comptes.  Le changement climatique a entrainé une baisse tendancielle de l’enneigement naturel, qui a poussé commune et station à revoir leur stratégie. La priorité est donné à la modération de la politique d’investissement en faveur du ski, et à accélérer la diversification des activités, essentiellement l’été.

Doublement des volumes de neige artificielle

Face à la diminution de l’enneigement naturel l’enneigement artificiel a été intensifié. Le réseau d’enneigeurs couvre près de la moitié du domaine skiable. De 2017 à 2022, du fait de la récurrence d’hivers peu enneigés, le volume de neige artificielle produite et la consommation d’eau utilisée ont été doublés. Un tel modèle entraine inévitablement une pression sur la ressource en eau, impliquant de veiller et de mieux maitriser la consommation d’eau consacrée à la production de neige.
Consciente de la fragilité des activités d’hiver Mont-Dore a étendu son offre touristique dès les années quatre-vingts. Cette réorientation a été accentuée depuis 2016. Les nouvelles activités ludiques fonctionnent essentiellement l’été, à destination en particulier des familles.
Sur les huit dernières saisons, la part des activités hors neige a régulièrement progressé et  représente  près de 32 % du chiffre d’affaires. La fréquentation soutenue du téléphérique en été contribue à cette évolution favorable. Cette diversification ne permet  cependant pas encore, ni de remplacer les revenus  du ski en cas de manque de neige  ni de garantir la rentabilité et la pérennité de la société d’exploitation des remontées mécaniques.
Des finances communales dégradées par l’exploitation des remontées mécaniques.

Malgré des résultats bénéficiaires enregistrés sur les derniers exercices, en partie grâce au soutien public apporté durant la crise sanitaire, l’équilibre économique de la société d’exploitation des remontées mécaniques (SAEM) n’est plus assuré avec quatre saisons
d’exploitation déficitaires sur les sept précédentes. Du fait d’une baisse tendancielle de l’enneigement naturel, les investissements réalisés depuis une quinzaine d’années pour développer le ski de piste n’ont pas permis de garantir la viabilité de cette activité. En 2018, la commune a procédé à la recapitalisation de la société exploitante des remontées mécaniques ; elle a ensuite été conduite à annuler la dette de la société en 2022. Elle a enfin supprimé, à compter de 2023, la taxe sur les remontées mécaniques. Ces différentes décisions n’ont pas été sans conséquence sur la situation financière de la commune.
La Chambre des Comptes avance  plusieurs recommandations:
Recommandation n° 1. (Commune, SAEM) : Se doter de données statistiques sur les  évolutions climatiques, et commander des études prospectives permettant d’établir des projections en termes d’enneigement.
Recommandation n° 2. (Commune) Créer un budget annexe des remontées mécaniques, permettant un suivi individualisé des recettes et des dépenses des activités.
Recommandation n° 3. (Commune) : Construire un nouveau modèle touristique à moyen terme, prenant en considération les effets du réchauffement climatique et soutenable financièrement.
Recommandation n° 4. (SAEM) : Maîtriser les consommations d’eau et d’énergie induites par la production de neige.
     Consulter le rapport 

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