Chaque année dans le département du Rhône plus de 200 chevreuils et une quarantaine de sangliers sont victimes de collisions routières. Ces collisions sont de plus en plus nombreuses.
Les populations de chevreuils et de sangliers se portent plutôt bien dans le département. Ces espèces s’approchent de plus en plus de l’agglomération de Lyon. « Nous avions des chevreuils près de notre siège sur les rives de Saône, dans le vallon de Rochecardon, nous avons des chevreuils près de notre siège actuel, à La Tour de Salvagny » explique Antoine Herman, technicien de la Fédération des Chasseurs du Rhône, en charge du Schéma départemental cynégétique.
Les sangliers se rapprochent
Les populations de sangliers vont à la rencontre d’une agglomération qui se développe alors que l’espèce humaine cherche des espaces plus larges. Les deux espèces se croisent.
Les sangliers quittent volontiers les secteurs où ils sont chassés pour élire domicile dans des secteurs périurbains où ils le savent la probabilité de recevoir des plombs est plus réduite. Le sanglier sait ce qu’est la qualité du cadre de vie. « Le sanglier est un animal intelligent » rappelle Antoine Herman.
Mais il arrive que la trajectoire nocturne de l’animal croise les phares et la calandre d’une voiture. La rencontre est parfois violente, pour Homo sapiens et pour Sus scrofa. Les panneaux indicateurs ne suffisent pas.
La Fédération des Chasseurs du Rhône suit le dossier. « La FDCR enquête sur ces collisions. Un travail scientifique a même été mené afin d’identifier les corridors empruntés par ces espèces qui sont d’excellents indicateur de la continuité écologique de la trame verte et bleue départementale. ” Les chasseurs par leur fédération sont intervenus pour mettre en place et suivre (avec les sociétés exploitantes des autoroutes) des passages à faune sauvage sous les ouvrages autoroutiers. Cela a été le cas avec l’autoroute A 89.
Des actions à compléter
Mais il est impossible de créer des passages pour permettre le croisement de départementales et de corridors biologiques. Un problème qu’il serait intéressant de débloquer. Les corridors écologiques sont de mieux en mieux connus. Les itinéraires des animaux sont reconnus par les spécialistes et les cartes ne manquent pas.
Pourquoi ne pas alors signaler l’existence de corridors biologiques lorsque ces derniers sont traversés par des voies de circulation. Actuellement la signalisation routière ne prévient l’automobiliste que du danger pour un membre de l’espèce humaine. Le code ne contient pas d’information sur l’environnement, alors que la conduite automobile a un impact énorme sur les espèces sauvages!
On peut donc imaginer la création de panneaux verts de signalisation écologique, annonçant le passage dans un corridor biologique où passent chevreuils, lapins, hérisson, renard, amphibiens.