Le débat sur la transition énergétique lancé ce 29 novembre par le Gouvernement, ne permettra pas de préparer un véritable changement de cap. C’est la conviction de Corinne Lepage, députée européenne, ancienne ministre de l’Environnement, présente sur Pollutec ce jeudi.
Le débat sur la transition énergétique, ne va pas amorcer une vraie révolution vers la production décentralisée d’énergie, génératrice d’une nouvelle économie basée sur des réseaux intelligents, sur les ressources locales. Le débat ne va pas préparer une révolution vers une nouvelle économie circulaire. Les choix du gouvernement ne vont pas remettre en cause le nucléaire au point de préparer une sortie accélérée de cette forme d’énergie.
Un coût sous estimé des risques nucléaires
Corinne Lepage insiste particulièrement sur la sous-estimation continue du nucléaire. ” Le coût de l’aval du cycle est encore largement sous-estimé, entre 15 et 35 milliards d’euros, comme le coût d’un accident nucléaire grave ” explique Corinne Lepage. ” Les scénarios retiennent un acciddent qui serait contrôlé en 24 heures. Nous ne disposons pas de scénario pour un accident grave, qui durerait plusieurs jours. Qu’a-ton prévu pour des populations confinées pour des durées plus longues ? Où sont les pastilles d’iode ? Disposent-on de médecins qualifiés pour suivre la populations ? “
Pour Corinne Lepage, le coût d’un accident nucléaire grave serait de 700 milliards d’euros, une somme qui n’est provisionnée nulle part. L’exploitant EDF n’assure qu’une partie du risque, qui pour l’essentiel n’est pas garanti par ailleurs.
Le stockage enjeu énergétique
Corinne Lepage estime que le lobby nucéaire est encore à l’oeuvre, comme les lobbys des énergies fossiles. ” ITER est un énorme gâchis et AREVA ne vend plus un EP R” souligne en substance l’ancienne ministre.
Corinne Lepage en appelle à une révolution énergétique rapide, comme celle que réalisent l’Allemagne et le Japon, vers le photovoltaïque, vers l’hydrogène. Les enjeux se situent au niveau du stockage des énergies renouvelables, une voie que la France n’explore pas, ce qui la condamnera à de nouveaux retards technologiques et industriels.