L’interruption du trafic ferroviaire entre la France et l’Italie passe inaperçu au niveau national. Pas plus de trace dans le média qu’un incident dans le métro à Paris. Cette interruption reflète tout à fait la considération accordée par Paris, notamment aux relations intra-européennes, à travers les Alpes. La CGT des Transports rappelle la gravité de la situation.
Le syndicat CGT des Transports et Remontées mécanique de Savoie, dans le dernier numéro de sa lettre mensuelle, fait le point sur les conséquences de l’éboulement qui coupe pour plus d’une année la voie ferrée France-Italie.
Le syndicat explique que, au fur et à mesure des travaux de dégagement, apparaissent l’ampleur et la complexité du chantier, » Les autorités évoquent désormais la fin de l’année 2024 pour le reprise du trafic. »
Le 27 août, ce sont 5 000 mètres cubes de roches qui se sont détachés de la falaise de la Praz, entre Saint-Michel de Maurienne et Modane. L’éboulement a été le plus important constaté sur le réseau national depuis 45 ans . Mais depuis ce premier éboulement, ce sont encore 5000 mètres cubes de roches qui menacent de s’effondrer à leur tour, » empêchant les équipes d’accéder physiquement à la zone avec le matériel et les engins nécessaires. » Il faut donc purger la falaise des 5000 mètres cubes menaçant, un chantier qui pourrait durer jusqu’à l’été 2024, avant d’engager les travaux de remise en état.
Inquiétudes sur le tunnel de la Brèche
Mais en dehors des premiers constats, des inquiétudes demeurent quant à l’état du tunnel de la Brèche, percé au 19ème siècle sur lequel reposent les 5000 mètres cubes de roches. Il n’est pas certain que l’entrée de l’ouvrage, au dessus de laquelle le toit rocheux est le moins épais, résiste jusqu’à l’enlèvement des milliers de tonnes de roches.
Le syndicat CGT met en avant le choc économique, social et environnemental que représente pour toute la vallée, l’interruption du trafic qui devrait durer encore une année. La CGT rappelle que chaque année, 2,7 millions de tonnes de marchandises sont transportées sur la ligne historique. Ce trafic sera reporté sur la route. Comme le trafic voyageurs (1 million de personnes) . Le report sur les routes devaient représente 170 000 poids lourds par an.
La CGT demande une rénovation urgente de la ligne historique. Le syndicat, conduit par son responsable Antoine Fatiga, s’est rendu sur place à la fin du mois de novembre, comme il s’est rendu à la gare de Saint Michel de Maurienne où s’arrêteront les TGV pour la saison d’hiver.
En octobre la CGT avait participé à une réunion de travail en préfecture de la Savoie sur les questions ferroviaires. Antoine Fatiga, Le responsable syndical a attiré l’attention sur les dimension sociale de la coupure de la voie, mais aussi sur l’importante sociale des 2200 salariés qui travaillent au creusement du tunnel de base du Lyon-Turin, dont 22% des 163 kilomètres ( deux tubes) sont réalisés. La CGT insiste sur l’importance de l’avancement du projet de la liaison européenne Lyon-Turin.
