Lelex ( 875 mètres) fait partie de la station Monts du Jura, un ensemble de villages de la vallée de la Valserine (Ain) affluent qui arrive dans le Rhône sur sa rive droite à Bellegarde… sur Valserine. De Menthières à Mijoux en passant par Chézery-Forens, les villages vivent au rythme des sports d’hiver dans une ambiance familiale.
Cette saison, la neige est tombée en abondance sur la Haute Chaîne du Jura, pour la plus grande joie des skieurs en tous styles, mais aussi des randonneurs à ski ou équipés de raquettes. Une journée permet de découvrir au dessus de la vallée, les paysages magnifiques de la Haute Chaîne, en ralliant en trois heures, le Crêt de la Neige (1720, et non plus 1718 mètres ).
Pour le skieur ou pour le marcheur équipé de raquettes, dûment ganté et protégé contre le froid, l’itinéraire quitte le centre de Lelex à quelques dizaines de mètres de l’Ecole de Ski Français, pour aller en diagonale, en direction du sud-est, à l’assaut du versant occidental de la chaîne. On progresse d’abord dans une hêtraie sapinière dense et parfois un peu raide, où la trace est glissante. Pas une âme qui vive dans cet environnement de gel ou le vent parvient difficilement à pénétrer. Le balisage est clair: deux raquettes noires sur un panonceau jaune informent du bon chemin. Il est interdit de sortir de la trace. Mais il nous semble qu’il aurait fallu sur place, des explications sur les raisons de cette interdiction destinée à éviter le dérangement d’une faune fragile en ces périodes de froid.
Progressivement le couvert forestier s’éclaircit. Des clairières apparaissent, les arbres s’espacent, leur taille se réduit, la ciel se montre. Le versant qui surplombe la rive droite de la Valserine, éclairé le soleil, se dévoile. On comprend qu’on est arrivé au bout d’une heure et demi environ au niveau de 1500 mètres.
Suivre le bon balisage
Le balisage devient alors hésitant. Les balises jaunes disparaissent. Le randonneur doit deviner que le relais est assuré par des poteaux de plastique orange. Ces derniers sont assez hauts et visibles au dessus du manteau neigeux pour assurer une progression régulière jusqu’à l’arrivée près d’une zone de quiétude où l’on comprend que les animaux ne doivent pas être perturbés.
La pente raidit pendant quelques minutes puis l’itinéraire approche près de la crête qu’on devine à la présence d’une cloture. Le décor mamelonné de creux et de bosses disparaît sous une épaisse couche de neige durcie par le vent. On peine à reconnaître ici un pied de gentiane jaune qui résiste à la tourmente, un épicéa pétrifié, un pin carapaçonné dans sa gangue de neige. Le végétal rejoint le minéral dans le froid.
Sédiments
En quelques minutes, on se retrouve au sommet de l’anticlinal projeté en altitude par le soulèvement alpin. On admire l’alignement des crêtes, vers la Dole et le Nord, vers le Reculet et le Sud. On doit comprendre qu’on se trouve au sommet d’une accumulation de sédiments qui formait ici une sortie de cap, entre la dépression suisse et celle de la Bresse. De moins 161 à moins 45 millions d’années, c’est un empilement de marnes, et parfois d’éponges et de coraux qui s’est construit. On comprend aussi qu’il faisait moins froid. Notre bonne vieille Terre a changé souvent de climats.
Ce mille feuilles de sédiments (qui saute aux yeux quand on voit des falaises) a été poussé par les Alpes quand elles-mêmes ont été bousculées par le continent africain entre moins 23 millions et moins 2 millions d’années.
Ces Alpes qui ont soulevé le cap sur lequel nous sommes arrivés, elles sont là face à nous, comme une vague puissante, avec au plus près le Mont Blanc, et ses compagnons Mont Maudit et Mont Blanc du Tacul, et le moutonnement des sommet, comme une barre, de la Suisse et de l’Italie en allant jusque vers les Ecrins et plus loin. A nos pieds, le Pays de Gex, mais aussi le Léman l’agglomération franco-genevoise devinés sous un voile de pollution.
Quelques minutes de contemplation, quelques explorations du paysage, quelques exclamations d’émerveillement, et le temps de la descente est arrivé.
Pour en savoir plus sur la Réserve naturelle de la Haute
http://www.haute.chaine.jura.reserves-naturelles.org/
Communauté de Communes du Pays de Gex
40, avenue de la gare
Immeuble le Tétras
01170 Gex
Téléphone : 04 50 41 25 55
Fax : 04 50 41 25 46
Email :
haute.chaine.jura@espaces-naturels.fr
Pour en savoir plus sur le Parc Naturel Régional du Haut Jura:
Pratique
Pour aller à LELEX des transports en commun très pratiques sont proposés. Des navettes TGV ( mais évidemment accessibles à tous utilisateurs ) fonctionnent depuis la gare de Bellegarde sur Valserine. Ces navettes desservent toutes les communes de la vallée de la Valserine, de Lancrans à Mijoux, en passant par Lelex, les samedis et dimanche, jusqu’au 8 mars. IL faut 50 minutes de Bellegarde à Lelex.Toute l’année, un service d’autocars fonctionne entre Bellegarde sur Valserine et la vallée de la Valserine, assuré par les Transports de l’Ain lui aussi. Ces dessertes accroissent sensiblement l’offre totale.
La pratique de la raquette est une pratique assez naturelle, mais elle peut aussi provoquer des dérangements très gênants pour la faune en état de fragilité en hiver. Pour randonner en étant encadré, il est possible de s’adresser pour la Haute Chaîne du Jura aux bureaux d’accueil de Lelex ( Ain) et de Mijoux ( Jura) au 04 50 20 91 43. Des accompagnateurs brevetés d’Etat encadrent les sorties, ces dernières ayant lieu avec au moins cinq inscriptions. Le programme proposé pendant les vacances de Noël et d’hiver propose des sorties pour adultes et pour enfants. Les randonnes présentent des dénivelées positives de 150 à 400 mètres très faciles ( renseignements www.rando-avec-francis.com
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