La division de Lyon de l’Autorité de Sûreté Nucléaire signale que le 12 septembre 2007, alors que le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Cruas ( Ardèche) était en production, les grappes de commande ont été insérées au-delà de la limite fixée par les règles d’exploitation.
L’ASN rappelle dans l’information publiée sur son site, reprise ici, que pour contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur, l’exploitant dispose de deux moyens principaux. Ces moyens consistent à approcher de la réaction des matériaux capables d’absorber les neutrons produits par la réaction, qui entretiennent et amplifient cette dernière .
L’exploitant dispose de deux moyens pour apporter ces matériaux. Il peut accroître la concentration de bore dans l’eau du circuit primaire qui passe dans le coeur du réacteur et extrait la chaleur du coeur. Le bore absorbe en effet les neutrons produits par la réaction nucléaire et les soustrait au phénomène. L’exploitant peut aussi introduire ou retirer du coeur, les grappes de commande qui contiennent des matériaux absorbant les neutrons, comme le bore.
L’Autorité de Sûreté rappelle qu’en marche normale du réacteur, certaines barres de commande doivent être maintenues à un niveau suffisant, fixé par les règles d’exploitation, pour que leur chute étouffe efficacement la réaction en cas d’arrêt d’urgence. Ces barres doivent aussi assurer une bonne répartition du flux de neutrons dans le cœur. Cette répartition est prévue dans les études de sûreté. Mais l’insertion d’un trop grand nombre de barres réduit la marge disponible pour arrêter la réaction nucléaire.
Le 12 septembre explique le communiqué de l’ASN, lors de l’opération de mise à l’arrêt du réacteur, les grappes de commandes ont été insérées au-delà de la limite fixée par les règles d’exploitation. L’équipe d’exploitation a réagi “sans délai” pour revenir à une “situation normale” . Un événement identique était survenu sur le réacteur n°2 en septembre 2006. L’ASN estime donc que les mesures prises après l’incident de 2006 n’ont pas permis d’éviter son renouvellement.
En raison de lacunes dans la culture de sûreté cet incident a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.