Sur le site de la Capi à L’Isle-d’Abeau, le pôle de compétitivité Tenerrdis organisait ce vendredi 14 novembre 2014 une journée collaborative pour les Territoires, dont l’objectif était de mettre en relation élus et techniciens de collectivités d’une part, avec ingénieurs et entrepreneurs d’autre part.
C’est dans la mission du Tenerrdis, 2e pôle de compétitivité de la région comme l’a rappelé Alain Bortolin, son président, de favoriser la croissance d’activités durables dans les domaines de l’énergie. « Demain, les entreprises, aussi grandes soient-elles, n’auront plus la possibilité de maîtriser la totalité de la chaine de la valeur » ajoute-t-il. C’est donc bien le mode collaboratif qui doit être développé.
Encore faut-il que les différents acteurs se connaissent. Ils sont au nombre de trois à être partenaires au sein du pôle Tenerrdis :
Le monde de l’entreprise, des grands groupes comme Schneider Electric ou Air Liquide aux start-ups, le monde de la recherche et de l’enseignement, très largement représenté en Rhône-Alpes et enfin le troisième univers, celui des collectivités qui sont à la fois des catalyseurs comme l’a indiqué Benoit Leclair, vice-président de la Région en charge de l’Energie, et en même temps des donneurs d’ordre et maîtres d’ouvrages importants.
Le récent projet HyWay de déploiement d’une flotte de 50 véhicules à hydrogène est un bel exemple d’opération dans laquelle les collectivités, la Région en tête, rendent possible le développement de solutions technologiques nouvelles, portées par des industriels locaux.
Une journée collaborative
La journée de rencontre avait été organisée en deux parties : une matinée pour qu’une douzaine d’entreprises puissent présenter leurs technologies et les projets dans lesquels elles sont impliqués. Par exemple, Julien Heintz, directeur technique de Clipsol à Aix-les-Bains, a pu expliquer comment créer un réseau de chaleur alimenté par du solaire thermique ou les responsables d’EDF ENR présenter les ombrières photovoltaïques récemment installées par Photowatt à Bourgoin.
Le sujets concernaient également la valorisation de sous-produits agricoles (Agronergy), des exemples de petite hydroélecticité (Hydrowatt), de chaudière numérique (Stimergy) et bien d’autres projets dans le domaine du bâtiment et de l’efficacité énergétique.
L’après-midi était réservée à la présentation de plusieurs ateliers, dans lesquels des collectivités comme le Conseil général de l’Isère ont pu commenter leurs grandes opérations.
La communauté d’agglomération Valence-Romans Sud Rhône-Alpes, par exemple, travaille activement à la concrétisation de son PCET (Plan climat énergie territorial) à travers un projet de récupération de chaleur issue des boues d’incinération de station d’épuration. La même collectivité travaille également à la relance du solaire thermique sur l’agglomération.
Des filières nouvelles
Dans une conjoncture plutôt morose, à travers ce maillage et cette occasion pour les différents acteurs de partager, apparaissent ainsi des pistes nouvelles et prometteuses :
Celles de la méthanisation ou de l’utilisation de la biomasse, ou celle de l’hydrogène énergie, mentionnée par Alain Cottalorda, président du Conseil général de l’Isère. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait sur l’hydrogène une mobilisation nationale à la hauteur des enjeux, indique-t-il, alors que nous avons en Isère et Rhône-Alpes une filière qui commence à se structurer ».
De fait le Japon ou l’Allemagne investissent beaucoup plus dans cette technologie, installant des stations de distribution d’hydrogène pour véhicules. Le paradoxe, c’est que sur ces marchés émergents, les Français, les Rhônalpins en particulier ont leur place. C’est l’exemple d’Air Liquide à Sassenage, qui a signé un accord de coopération avec Toyota pour le déploiement d’une centaine de stations hydrogène au Japon ou celui de McPhy Energy dans la Drôme, qui a participé à l’installation de la station de l’aéroport de Berlin-Schönefeld.
Au bout du compte, c’est à l’occasion d’initiatives comme celle de Tenerrdis que les affaires peuvent se déclencher. Un participant de la journée nous confiait, qu’au départ il ne savait pas s’il allait y participer, mais déjà à l’heure du déjeuner il avait un contact intéressant avec un client potentiel porteur de projet !
