Une étude, à laquelle participait Joachim Schleich, professeur à Grenoble Ecole de Management, menée sur la perception des politiques internationales de lutte contre le changement climatique auprès de 3 400 citoyens en Chine, en Allemagne et aux Etats-Unis a mis en évidence que tous ne croient pas aux promesses engagées par les gouvernements. Cependant, ils estiment que des mesures doivent être prises.
En décembre 2015, Paris accueillera la 21e édition de la Conférence Climat des Nations unies (COP 21), réunissant chaque année près de 200 Etats, dans l’optique d’établir des objectifs contraignants dans la lutte contre le changement climatique.
Les scientifiques s’accordent sur une augmentation moyenne de la température du globe de 2 C°, seuil jugé critique par certains et qui implique des mesures de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre. Problème : les Etats ne s’accordent pas sur la répartition des efforts à fournir. Qu’en est-il de la perception des citoyens sur cette question ?
Une étude menée entre autres par Joachim Schleich, professeur à Grenoble Ecole de Management, sur la perception de 3400 citoyens chinois, allemands et américains sur les politiques climatiques internationales a permis de mettre en avant certains éléments.
Une justice dans la répartition des efforts
La façon dont doivent peser les efforts de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre est perçue par les citoyens interrogés dans l’étude selon quatre critères classés de façon identique : la responsabilité (chaque pays fournit un effort en fonction des émissions produites), la capacité financière de chacun, l’égalitarisme (chaque personne dispose des mêmes droits à utiliser l’atmosphère) et la souveraineté (chaque pays doit réduire ses émissions au même taux).
Un manque de confiance dans les promesses faites
Les deux tiers des Allemands interrogés, un tiers des Chinois et la moitié des Américains pensent que les accords internationaux n’ont pas produit d’effets réels sur le climat.
Par ailleurs, trois Chinois sur quatre et la moitié des Américains et des Allemands pensent que les pays industrialisés défendent avant tout leurs intérêts, à la différence des pays plus pauvres. Sans compter que selon eux, les gouvernements ne tiendront pas leurs promesses et que les mesures annoncées représentent surtout des effets d’annonce destinés à apaiser l’inquiétude des citoyens sur le sujet.
RÉFÉRENCE
Citizens’ perceptions of justice in international climate policy: an empirical analysis – Climate Policy.
Joachim Schleich (Grenoble Ecole de Management), Elisabeth Dütschke (Fraunhofer Institute for Systems and Innovation Research), Claudia Schwirplies & Andreas Ziegler (University of Kassel)