A Grenoble, la Biennale de l’Habitat Durable avance vers la ville post-carbone

Les élus de la Ville, de la Métro et de la Région ont donné ce jeudi 9 avril le coup d’envoi de la 5e Biennale de l’Habitat durable, trois journées professionnelles, mais désormais plus ouvertes au grand public, pour mettre en commun les savoirs, décliner les différentes formes d’action et faire en sorte que les habitants puissent s’approprier les nouvelles démarches propices à la transition énergétique.

En matière de développement durable, s’il ne réfute pas l’importance de la technologie, le maire de Grenoble, qui intervenait aux côtés des élus de la Métro et de la Région sur le premier plateau TV de la biennale, juge que c’est la façon dont on pilote les projets qui est déterminante. Il veut être un peu moins « techno-push » et faire en sorte que les décisions ne viennent pas d’en haut dans des projets où les habitants seraient gérés comme des pions.

Dans une ville qui se distingue par sa densité extrêmement forte, 8 000 habitants au km2, la troisième en France, il faut ménager l’espace public, la façon d’y vivre, sa propreté. Eric Piolle rappelle une de ses premières décisions d’annuler le projet immobilier prévu par la précédente municipalité à l’Esplanade, il rappelle également son choix de supprimer l’affichage publicitaire urbain.

Pour lui il ne s’agit pas de ne plus construire, des logements sociaux notamment. En prenant la présidence d’Actis, un des plus importants bailleurs sociaux de l’agglomération, il entend d’ailleurs influer sur la politique d’aménagement de l’espace public, notamment en construisant sur les friches.

Les nouvelles compétences de la Métro

Cette politique de la ville s’inscrit bien entendu dans celle plus large de la nouvelle métropole. Trois vice-présidents sont en charge des nouvelles compétences de la Métro en matière d’Environnement, d’Energie et d’Habitat.

Concernant l’Environnement, Jérôme Dutroncy décline les différentes phases du plan Air Climat Energie, qui de simples objectifs dans phase initiale en 2005, travaille maintenant avec tout un réseau de mesures, celles notamment effectuées par Air Rhône-Alpes.

Pour l’élu, la question dépasse aujourd’hui largement celle de l’habitat et de sa rénovation. Pour limiter l’émission de GES, il faut rechercher des partenaires, favoriser les circuits courts, encourager la filière bois, qui était représentée sur le plateau par Guenaëlle Scolan, directrice de Créabois en Isère, activer les nouvelles compétences de la Métro en mettant en œuvre notamment un Schéma directeur de l’Energie.

Le soutien de la Région

La Région elle aussi est très engagée dans la démarche. Elle entend multiplier par trois le nombre  de rénovations et faire en sorte que celles-ci soient plus ambitieuses sur les gains énergétiques, explique Benoit Leclair, vice-président en charge de l’Energie.

Il insiste sur la création de plateformes locales auxquelles le grand public va pouvoir s’adresser. A l’image de Mur Mur, le premier programme de rénovation de Grenoble, Mur Mur 2 sera d’ici la fin de l’année, la plateforme de la métropole grenobloise. Sa mission pour chaque projet : désignation des travaux, élaboration d’un plan de financement et identification des professionnels à même de réaliser les travaux.

L’exemple du Vorarlberg

Enfin, invité de la biennale pour apporter son témoignage, le directeur de l’Institut de l’Energie du Vorarlberg est venu expliquer comment cette petite région autrichienne de 400 000 habitants avait décidé de prendre en main son avenir. En 2009, après deux ans de consultations et travaux, les instances régionales ont voté l’objectif de rendre la province autonome sur le plan énergétique, à l’horizon 2050.

Harald Gmeiner, comme ses collègues français, explique qu’ils ont dû agir sur plusieurs levier :
– Celui des économies d’énergie, en faisant en sorte que chaque bâtiment se rapproche le plus possible du standard passif.
– L’efficacité énergétique.
– Le développement des EnR locales, l’hydraulique en particulier. Le Vorarlberg à un potentiel de production locale d’énergie de 4 000 MW, mais la consommation actuelle est de 10 000 MW.
– Le développement de la recherche et de la formation, du grand public en particulier.

Les Autrichiens sont pour l’instant en ligne avec leurs objectifs, notamment pour les actions touchant à l’habitat. Mais apparemment pour les déplacements, c’est plus difficile de mettre tout le monde à vélo, surtout dans une région montagneuse et rurale !

 

antoine.reboul@enviscope.com

Découvrez ici programme, visites, tables rondes,… de la Biennale de l’Habitat Durable.

 

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