Plusieurs lignes Intercités de Trains d’Equilibre des Territoires sont menacées de fermeture, d’arrêt de trafic, tant leurs performances économiques ne sont pas à la hauteur des ressources déployées.
Des adaptations seront décidées, et les futures régions auront un rôle accru pour améliorer l’offre de services. Mais ces recettes ne seront pas utiles si les zones traversées, des zones rurales, de villes petites et moyennes ne bénéficient pas d’un développement économique capable d’accroitre la demande.
Développer autour du train devrait être un axe, comme on cherche à développer autour de la voie d’eau ou comme on veut densifier l’aménagement du territoire, dans le cadre de Schémas de Cohérence Territoriale, autour des axes de transports existants.
L’offre de transport devrait servir de point de départ pour développer la demande de mobilité, aussi bien pour les voyageurs que pour le fret. L’existence du train, de gares, devrait être au centre des plans locaux d’urbanisme, de l’action d’intercommunalités. C’est l’existence de gares qui devrait conditionner la création de zones d’habitats, de zones d’activités, d’établissements de santé ou d’enseignement comme d’habitat, même dans des secteurs où l’abondance de foncier peut donner envie d’étaler l’urbanisation. Pour supporter des coûts fixes d’infrastructures et devenir des pôles d’activités proches du train, les gares devraient devenir, au delà de pôles d’échanges, des pôles de vie, avec des gammes de services plus riches que la seule mobilité. Nous avons vu en Norvège, une gare qui était aussi office du tourisme, point de restauration, etc…
Gares : aller au delà des pôles d’échanges
Des réseaux ferrés bien maintenus permettraient de gérer des déplacements assez lointains autour des métropoles et des agglomérations. Ces réseaux ferrés devraient permettre de redévelopper des réseaux de villes petites et moyennes.
Il faudrait évidemment ne pas oublier dans ce développement la part que peut tenir le fret.
Il ne faut pas oublier non plus la part que peut représenter le tourisme. Nos voisins suisses avec Glacier Express, de Zermatt à Saint Moritz ont un train haut de gamme qui fait traverser des paysages d’exception en passant à plus de 2500 mètres d’altitude.
La France possède des paysages magnifiques et des ressources naturelles , mais aucun train touristique capable de devenir le moteur d’une destination touristique. Le défi n’est pas facile à relever, mais avons nous les moyens de ne pas l’étudier à une époque où les touristes redécouvrent la lenteur, les territoires…? Nous avons raté le coche des paquebot de croisière fluviale, avec un seul opérateur français sur l’axe Rhône-Saône. Faut-il attendre qu’un opérateur privé imagine un jour des trains touristiques pour traverser les Alpes, le Massif Central ou le Jura?