Georges Charpak était né à Dabrovika (Pologne) le 8 mars 1924. Il a fui le régime nazi sous une fausse identité pour rejoindre la France, où il est arrêté puis déporté à Dachau. Au lendemain de la guerre, il revient en France et acquiert la nationalité française en 1946.
Diplômé de l’École des Mines de Paris, Georges Charpak entre au CNRS en 1948 où il travaille au sein du Laboratoire de physique nucléaire du Collège de France, dirigé par Frédéric Joliot-Curie dont il est l’élève. Georges Charpak obtient son doctorat en 1954. En 1959, il travaille au CERN, où nous l’avions rencontré à l’occasion du cinquantième anniversaire du Centre, en 2005.
Georges Charpak se consacre en particulier à développer de nouvelles techniques pour les détecteurs de physique des particules. Le CERN réalise en effet sur les accélérateurs de particules des collision qui font jaillir des gerbes de particules que les détecteurs doivent tracer. Georges Charpak invente en 1968 la «chambre proportionnelle multifils», un instrument qui révolutionnera la détection des particules, la faisant passer à l’ère électronique. Les informations recueillies par le détecteur peuvent être traitées informatiquement par de puissants calculateurs. Georges Charpak obtient en 1992 le prix Nobel de physique pour cette invention aujourd’hui couramment utilisée au cœur des détecteurs de particules. Cette découverte trouvera d’importantes applications, particulièrement dans le domaine médical. Ses travaux ont permis notamment de perfectionner la radiographie médicale en réduisant l’exposition des patients aux radiations.
Georges Charpak était aussi, rappelle le CNRS, un pédagogue infatigable. Il a été Co-fondateur du mouvement « La Main à la Pâte », lancé en particulier à Vaulx en Velin, dans le cadre de démarches de l’Education Nationale. Ce programme éducatif destiné à faire entrer les sciences expérimentales à l’école, il s’est toujours fortement engagé dans le monde de l’éducation afin de transmettre sa passion auprès des élèves.