Près de sept ans après une plainte, en 1999, la FRAPNA Isère déplore l’absence de résultats dans l’instruction qui avait suivi sa démarche. L’association avait dénoncé le remblaiement de l’ancienne gravière dite “des Brassières”, près du cours de l’Isère sur les communes de Domène et du Versoud, au Nord de Grenoble, par divers déchets. L’association s’était constitué partie civile.
L’association a signalé hier dans un communiqué que l’affaire était au point mort, l’instruction n’étant pas terminée. L’instruction avait pourtant donné lieu à un complément d’expertise réalisé en 2003 dont les conclusions confirmaient les craintes de l’association. L’expertise affirmait que « les nombreux déchets (…) déversés dans l’étang ne relevaient aucunement de déchets inertes dans leur ensemble mais concernaient bien des déchets évolutifs et à fort potentiel polluant ». Ces déchets déposés dans l’ancienne gravière avaient les mêmes caractéristiques que des déchets municipaux et que des déchets industriels spéciaux. L’expertise concluait aussi que les eaux superficielles et les eaux souterraines étaient gravement polluées. On y retrouvait des PCB,PolyChloroBiphényles, une molécule considérée comme toxique pour l’homme. Les PCB ont longtemps été utilisé par exemple dans les transormateurs ou comme isolants, mais leur production est interdite, et leur destruction est sévèrement réglementée. On retrouvait aussi des métaux lourds comme le plomb, le cuivre, le mercure, de l’arsenic, du manganèse, del l’aluminium, du chrome, des hydrocarbures aliphatiques et aromatique. Tous ces contaminants ont comme caractéristique d’être stables dans la durée, et de ne pas être dégradés. C’est le cas des PCB, qui sont considérés comme toxiques pour l’homme et le milieu naturel.
La FRAPNA est d’autant plus choquée de l’absence de conclusion de l’instruction que l’apport des déchets a été réalisé dans un lieu très sensible. Les déchets ont été déversés à même un étang et dans une nappe phréatique. L’expertise concluait déjà que des mesures d’urgence devaient être prises en raison de la gravité de la situaiton. Il nécessite d’urgence des mesures à prendre à la hauteur du problème grave et durable que la présente expertise a mis en évidence ».
La FRAPNA demande donc que l’instruction aboutisse afin d’établir rapidement les responsabilités.L’association demande aux élus locaux de prendre leurs responsabilités en procédant à la dépollution du site.