L’eau potable en France est une des meilleures en Europe. Ce n’est pas elle qui expose le plus la population aux polluants ou aux micros polluants, sauf exception locale ou accident. La qualité de l’eau de distribution dans le Grand Lyon est très bonne, rappelle Jean-Paul Colin, vice-président du Grand Lyon en charge de l’eau. L’eau distribuée dans le Grand Lyon vient à 95 des champs captants de Crépieux Charmy, sur le Rhône, dont la protection a été récemment renforcée.
Les aliments et leur emballages sont la porte d’entrée de la plus grande partie des polluants dans l’organisme. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir sur la qualité de l’eau. C’est le sens de la journée organisée ce lundi sur le thème « eau et santé » par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et par le Grand Lyon. Une journée qui a remporté un réel succès.
Martin GUESPEREAU, directeur général de l’Agence de l’Eau a rappelé l’objectif de l’action de l’agence. La qualité de l’eau ne peut plus prendre en compte une liste limitée de polluants comme les métaux lourds : nickel, chrome, cadmium. Elle ne peut plus prendre en compte seulement quelques grands polluants organiques, comme les nitrates ou les phosphates. Depuis plusieurs années la qualité de l’eau prend en compte des micropolluants, présents à des doses infimes dans l’eau et dans l’environnement. Il peut s’agir de polluants chimiques issus des traitements agricoles (pesticides, herbicides) dont la rémanence dans l’environnement est très longue. Plusieurs années après l’interdiction de pesticides, certains de ces derniers sont encore trouvé dans l’environnement.
Les recherches sur la qualité sanitaires des eaux doivent être poursuivies, pour surveiller les effets des polluants toujours nouveaux relargués dans les milieux. Le Règlement REACH a déjà permis un progrès au niveau européen en prescrivant le classement des matières chimiques, des plus utilisées d’abord, pour arriver aux moins utilisées. L’Europe est en avance dans ce colossal travail jamais entrepris.
Vigilance sans panique
Des nouveaux polluants sont identifiés. C’est le cas des perturbateurs endocriniens, du Bisphénol A utilisé dans des contenants destinés à des produits alimentaires. C’est le cas de produits fluorés retrouvés en Allemagne dans les eaux drainant des champs sur lesquels avaient été épandues des boues industrielles.
La vigilance la plus grande doit demeurer. La rigueur scientifique doit être de mise. Il ne faut pas céder à la panique, à la psychose, à des peurs injustifiées explique le Pr Philippe Harteman, professeur à l’Université de Lorraine à Nancy, spécialiste de santé publique, notamment des questions de l’eau. « Il faut développer des démarches participatives « explique le Pr. Claude CASELLAS, université Montpellier 1, co-pilote du groupe technique « multi-exposition, eau et santé » du Forum Mondial de l’Eau . Entre les entreprises les pouvoirs publics, les citoyens, les associations, les collaborations ne sont pas suffisantes, alors que les technologies de l’information diffusent des informations parfois exactes, mais aussi parfois des informations erronées.