L’amélioration du tri par les ménages passe par la simplification. Le tri plus efficace des plastiques implique des investissements qui poussent les collectivités à se regrouper, comme c’est le cas en Auvergne Rhône-Alpes.
Seuls quinze millions d’habitants de l’Hexagone peuvent mettre dans leur poubelle d’emballages tous les plastiques. Leur vie est devenue simple. Pour les autres, les questions reviennent tous les jours : le pot de yaourt, le film plastique du jambon, le flacon de shampooing, la bouteille d’huile ou la bouteille d’eau ? Dans la poubelle emballages ou dans les déchets ordinaires ? Angoisse et erreur.
Une question de technologies dans les centres de tri. Longtemps les centres n’ont pas été équipés pour séparer les plastiques en fonction des molécules qui les constituent. Les uns étaient recyclés les autre non. Petit à petit, les techniques de tri des plastiques évoluent. En 2022 l’objectif est que 100 % des matières plastiques d’emballages puissent être recyclées.
Or, pour mieux trier les matières plastiques les centres de tri doivent investir. Les investissements peuvent être supportés par des groupes privés, ou engagés par des collectivités, souvent regroupées en syndicats intercommunaux. Dans les deux cas ils s’élèvent à plusieurs millions d’euros et doivent être rentabilisés. Dans le cadre d’une délégation de service public de sept ans, le marché doit permettre le retour sur investissement. Le défi n’est pas facile à relever.
Un mouvement de regroupements s’est dont opéré depuis quelques années, pour aller vers un réseau de centres de tri de plus grandes tailles, mieux équipés, capables de mieux trier emballages et papiers. Ces centres offrent aussi de meilleures conditions de travail : davantage de sécurité, d’hygiène, moins de pénibilité.
Les collectivités engagées
Le mouvement a été relayé par les collectivités, témoigne Richard Quemin, directeur régional de CITEO, qui connait bien, avec son équipe, les 12 départements d’Auvergne Rhône-Alpes. Savoie et Haute Savoie se sont rapprochés, comme la Drôme et l’Ardèche. Autour de Lyon, des syndicats de traitement des ordures ménagers envisagent de se regrouper pour mieux traiter leurs emballages. Des réflexions ont lieu en Haute-Loire et dans le Cantal, alors que 63 Valtom à Clermont-Ferrand coopère déjà avec une partie des collectivités de Haute-Loire. Dans l’Allier, le Département a impulsé une action de regroupement pour aller vers un centre de tri unique, capable de traiter la majorité des emballages de tous les ménages. Une Société Publique Locale a été mise sur pied pour créer ce centre moderne qui triera l’essentiel des emballages y compris des plastiques, sous-traitant à un centre une partie des plastiques les plus techniques . L’opération permet à la fois de créer des emplois plus qualifiés que les emplois classiques et de mobiliser habitants et élus sur une action positive : l’Allier n’exporte pas ses emballages, mais les traite et les valorise chez lui.
